Il est facile d’acheter un vrai château de nos jours
Première lecture :
Le marché des châteaux est florissant. On assiste, au début du vingt et unième siècle, à un véritable engouement1. Grâce aux nouveaux riches qui, à cinquante ou soixante ans, décident de s’offrir un château, le nombre des demandes est supérieur à celui des offres. En réalité, il n’est même pas nécessaire d’être immensément riche car l’achat d’un château est moins cher au mètre carré qu’un studio dans le seizième arrondissement de Paris. Les nouveaux propriétaires n’ont pas le même rapport à leur château que les familles héritières de la noblesse d’autrefois. Auparavant, un château c’était aussi les terrains agricoles environnants, les forêts: un châtelain était véritablement responsable d’un domaine. Aujourd’hui, le château est vendu comme une simple résidence à la campagne. On achète, on revend. Les transactions permanentes alimentent le marché. De plus, l’État3 sait se montrer généreux en versant des subventions pour la conservation du patrimoine national historique. Sous couvert de mécénat, les propriétaires, souvent très bien organisés, considèrent l’argent de l’État comme un dû2 pour entretenir leur château, même si leurs domaines sont privés.
1un engouement – Formé sur le verbe "s’engouer" qui signifie "s’enthousiasmer", "engouement" conserve un e devant la terminaison -ment comme d’autres noms formés sur d’autres verbes du premier groupe (payer, le paiement – remercier, un remerciement)
2un dû – C’est ce qui est dû, ce que l’on doit. "Un dû" prend donc un accent circonflexe comme le participe passé masculin singulier du verbe "devoir". Les autres formes du participe (due, dus) ne prennent pas d’accent.
3l’État – On met une majuscule pour désigner un pays, son gouvernement ou son administration.