Une vision sociologique du phénomène du tag
Première lecture :
Le phénomène du tag s’étale sur les murs des banlieues et des centres-villes. Est-ce un art populaire ou bien du vandalisme? On n’y voit souvent qu’un informe gribouillis1, pourtant les initiés y reconnaissent la marque, lue et appréciée, des tagueurs. Ces derniers travaillent souvent en groupe. Ils expriment aussi leur quête d’identité en marquant leur propre territoire. S’ils empruntent2 les voies3 de chemins de fer et les rames de métro, c’est bien pour élargir leur public. Quête identitaire, revendication territoriale, frisson de l’interdit, autant de composantes parfaites pour attirer les adolescents. On a toujours écrit sur les murs, que ce soit pour faire des déclarations d’amour ou des revendications politiques, mais aujourd’hui la répression est de plus en plus sévère. S’il continue à fasciner les jeunes, l’acte de taguer est tellement réprimé qu’il ne pourra bientôt plus se pratiquer que dans des lieux réservés à cet effet. Même petit, même dessiné au feutre, un tag est un délit. Les mineurs sont condamnés au nettoyage des murs. Les adultes, quant à4 eux, sont passibles de deux à cinq ans de prison.
1un gribouillis – Un gribouillis est un dessin auquel on ne reconnaît pas de signification.
2ils empruntent – Emprunter une voie, c’est prendre une voie. Emprunter a un autre sens qui est "utiliser provisoirement quelque chose qui ne nous appartient pas" (emprunter un livre à un ami, emprunter de l’argent à la banque)
3les voies – Une voie est un chemin, une orientation. Ne pas confondre avec la voix, l’organe sonore.
4quant à – "Quant à" signifie "concernant". Ne pas confondre avec "quand" qui a un sens temporel.