Le gouvernement envisage de ficher les données physiques des personnes
Première lecture :
Dans le cadre du renforcement de la sécurité, le ministère de l’Intérieur1 projette de ficher les caractéristiques physiques de toute la population française pour permettre à la police de centraliser des informations sur les individus. Il s’agit entre autres d’inclure sur les cartes d’identité une photo de face et des empreintes2 digitales. L’idée ouvre un débat sur le juste équilibre à trouver entre la sécurité et la liberté. Le principal argument en faveur de la biométrie est la lutte contre le terrorisme, contre l’usage des faux papiers (passeports, permis de conduire, cartes de séjour). La généralisation des applications biométriques pourrait aider à enrayer des trafics tels3 que la filière des prostitutions en tous genres. Moins graves, certaines infractions, comme la fraude aux examens ou la fraude à la Sécurité sociale4 seraient plus facilement détectables. Toutefois ces arguments ne convainquent pas tout le monde. Certains y voient une orientation dangereuse vers un gouvernement de plus en plus policier. On appelle cela le syndrome Big Brother. Des centaines de milliers de salariés risquent de voir les données les concernant conservées dans des fichiers dont la confidentialité n’est pas garantie. Dans ce cas-là, on tomberait dans le piège des terroristes en instaurant une législation aussi scélérate que les actes que l’on cherche à combattre.
1l’Intérieur – On met une majuscule quand on désigne une institution, ici le type de ministère.
2des empreintes – Une empreinte est ce qui est imprimé. Un emprunt est ce qui est emprunté, comme par exemple une somme d’argent.
3tels – L’adjectif "tel" suivi de "que" s’accorde avec le mot qui le précède. Sans "que" il s’accorde avec le mot qui suit (un trafic telle la filière des prostitutions)
4la Sécurité sociale – On met une majuscule à Sécurité sociale parce qu’il s’agit ici de l’institution.