Vous venez d’entendre le départ d’une chasse à courre traditionnelle dont les différentes étapes sont annoncées aux chasseurs par des sonneries différentes.
Une fanfare étant un ensemble musical de la famille des cuivres, comme la trompette, le clairon ou le cor de chasse, on dit couramment “faire un départ en fanfare” pour désigner un départ bruyant et remarqué.
L’actualité
L’on ne peut faire autrement ces jours-ci que de remarquer le départ en fanfare d’Emmanuel Macron, en réalité ici son arrivée en vainqueur au premier tour des élections présidentielles comme la volonté criante d’orienter différemment le pays, au terme d’une campagne électorale en forme, pour certains candidats, de chasse à l’homme, l’homme à abattre, François Fillon.
Le mois prochain, le 7 mai au second tour décisif, sonnera pour le perdant l’hallali !
Que diriez-vous de l’enregistrer sur votre téléphone pour vous avertir de l’appel des personnes qui vous harcèlent? Je ne sais pas, moi, votre banquier, votre belle-mère ou quiconque vous importune?
Plus sérieusement, venons-en au mouvement nommé “En Marche”, aux initiales d’Emmanuel Macron, lequel semble séduire par une vision politiquement éclairée, humaniste, consensuelle et mesurée.
Radicalement neuves, ces propositions libérales? N’ont-elles pas quelques résonances avec celles d’un certain Michel de Montaigne en son temps?
Une référence culturelle
Dans un récent dossier, la revue Medium s’était interrogée sur la notion d’« écrivain national » et la pertinence de l’expression « la langue de Molière » pour désigner le français. « La République des livres » s’en était fait l’écho. Retour sur ce débat d’histoire littéraire qui vire au débat d’idées avec Antoine Compagnon, professeur de littérature française au Collège de France et à l’Université Columbia de New York, auteur d’essais sur Brunetière, Proust, Montaigne, les Antimodernes et tout récemment d’un Baudelaire, l’irréductible.
A la question “Les grands écrivains sont-ils récupérables politiquement?” Antoine Compagnon répond:
Le nazisme a essayé avec Goethe, sans y parvenir. Quant à Montaigne, les fondateurs de la IIIe République, qui le comparaient à Renan pour son scepticisme bonhomme, lui reprochaient son conservatisme, puisqu’il avait été hostile à ce qu’il appelait les « nouvelletés », au premier rang desquelles la Réforme. On se méfiait de son loyalisme monarchique, alors qu’il se situe aussi à l’origine de la pensée libérale. Le reproche ne me semble pas justifié car il est formulé au nom d’un anachronisme : la notion de progrès. Montaigne ne croyait pas au progrès ; il voyait l’âge d’or derrière lui plutôt que devant. Son obsession était la guerre civile, comment l’éviter. Il n’était conservateur que pour prévenir la lutte fratricide. Mieux vaut un tiens que deux tu l’auras !
Je vous encourage à lire la totalité de l’article, dans la République des livres
Grammaire-conjugaison
Partir – Repartir – Répartir – Se départir de
Le Rondel de l’adieu
Recueil : Seul, roman en vers (1890)
Partir, c’est mourir un peu,
C’est mourir à ce qu’on aime :
On laisse un peu de soi-même
En toute heure et dans tout lieu.
Edmond Haraucourt.
Repartir, c’est prendre un nouveau départ après s’être arrêté.
Les deux ont la même conjugaison (3ème groupe):
Je pars ou je repars / nous partons/ je partirai/ je suis parti(e)/ il faut que je parte
Répartir a un sens et une conjugaison différente:
Répartir, c’est partager, séparer en différentes positions: La marchande de fruits répartit les pommes dans plusieurs paniers en fonction de leur taille. Les enfants sont répartis (c’est une forme passive) par le directeur de l’école dans plusieurs classes en fonction de leur âge.
Je répartis/nous répartissons (2ème groupe)/ je répartirai / j’ai réparti/ il faut que je répartisse
Se départir de => ne pas se départir de, de son calme, de ses atouts / sans se départir de = sans se défaire de / sans se priver de / donc le sens d’abandonner. “Sans se départir de son calme” revient à “en conservant son calme”:
Négocier sans se départir de son calme