Froufrou froufrou Par son jupon la femme
Froufrou froufrou De l’homme trouble l’âme
Froufrou froufrou Certainement la femme
Séduit surtout par son gentil froufrou
La phonétique
Des sons évoquent non seulement des sensations, mais ils agrémentent aussi l’ordre du discours et pimentent la sécheresse des phrases académiques. On les appelle des onomatopées.
Le frou frou évoque le froissement d’une étoffe (on écrit aussi froufrou, en un seul mot). On parle du froufrou d’une robe en soie. C’est du pur érotisme comme le chante Line Renaud. Par extension, les froufrous désignent les dentelles et les volants des robes féminines, des robes à froufrous. Vous complimenterez votre amie si elle porte un vêtement glamour en lui disant: Comme tu es jolie! Tu as mis tes froufrous aujourd’hui.
La sémantique
Outre la sensualité, les onomatopées disent parfois:
La quiétude
La quiétude du chat qui ronronne (du verbe ronronner, émettre un son paisible régulier, comme le ronron du moteur quand il tourne régulièrement).
Lorsque j’étais toute petite, j’avais mis mon doigt sur la bouche pour faire signe à ma grand-mère que mon grand-père dormait: Chut! Il y a pépé qui ronronne, au lieu de dire qui ronfle (verbe ronfler pour les personnes). Cela m’avait valu des moqueries qui m’avaient fait beaucoup de peine. Les adultes sont si cruels.
L’explosion
Par exemple une explosion de joie communicative fait BOUM! lorsque Georges Brassens chante une composition de Charles Trénet:
Boum! Quand notre coeur fait boum, tout avec lui dit boum, et c’est l’amour qui s’éveille.
La simplicité
La simplicité enfantine. Coin-coin! fait le canard. Cui-cui! répond l’oiseau, si bien qu’un très jeune enfant qui commence tout juste à parler appellera un canard un coin-coin et l’oiseau le cui-cui.
Au fait, avez-vous remarqué que les animaux ne parlent pas tous la même langue dans des pays différents. Prenez le coq par exemple. Il fait cocorico. Nous le savons parfaitement en France puisque c’est notre mascotte nationale. IL FAIT COCORICO. Ecoutez bien…
Voici l’invitation au réveil matinal par le chant strident de l’ancestral coq gaulois!
Eh bien figurez-vous que j’en ai dénombré 36 traductions rien qu’en Europe. Comment voulez-vous que ça marche, l’Europe? Allez voir si vous ne me croyez pas. Trente-six versions différentes dont certaines me semblent imprononçables même pour des coqs, surtout la finlandaise.
Zozoter ou zésayer
On dit aussi parler sur le bout de la langue ou encore avoir un cheveu sur la langue. C’est prononcer les sons je, che, ou se, comme ze, ce que font souvent les petits enfants lorsqu’ils perdent leurs incisives, des dents de lait, et n’ont plus rien pour retenir la langue en avant. Mais pas seulement les enfants, il y a aussi Titi, face à son copain Gros Minet… enfin, la voix qui double Titi en français, lequel oiseau n’a pourtant pas de dents…
J’ai cru voir un gros minet perché sur une branche
(Z’ai cru voir un Gros minet perzé sur une bran-ze)
Il a vraiment l’air mauvais, mais il y a le sapin qui penche
(mais il y a le sapin qui pen-ze)
Oh! le pauvre il va tomber, il va se casser les hanches
( les han-zes)
J’aurais tort de m’inquiéter: j’ai le droit de prendre ma revanche. Na!
(Z’aurais tort de m’inquiéter: z’ai le droit de prendre ma rvan-ze)
Na! étant la manière qu’ont les enfants d’affirmer une décision irrévocable. Je ne veux pas aller me coucher, na!
For the full transcript of this podcast – join French Classes