Historiquement
La libération de la France est couramment appelée la Libération, avec un grand L. C’est la fin de la seconde guerre mondiale. Les Anciens, ainsi que l’on appelle les personnes âgées, situent les événements “avant la Libération, ou après la Libération ou à la Libération”. Ce sont des termes que l’on trouve aussi bien chez les historiens de cette période.
Libération est un journal quotidien français lancé le 18 avril 1973, sous l’impulsion du philosophe Jean-Paul Sartre en reprenant le nom d’un journal de la Résistance, dirigé par Emmanuel d’Astier de La Vigerie. On dit couramment Libé.
Emmanuel d’Astier de La Vigerie est un écrivain, journaliste, officier et homme politique français, né le 6 janvier 1900 à Paris où il est mort le 12 juin 1969.
Grand résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, il fonde le mouvement de résistance Libération-Sud et le journal Libération, puis devient, en novembre 1943 et jusqu’en septembre 1944, commissaire à l’Intérieur de la France libre. Il est l’auteur des paroles de la chanson La Complainte du partisan, écrite à Londres en 1943. Il a été fait compagnon de la Libération.
On parle aussi de la libération de la femme. Le Mouvement de libération des femmes, le MLF, co-fondé par Antoinette Fouque, Monique Wittig et Josiane Chanel est né du grand chambardement de Mai 1968.
Rappelons que le droit de vote n’a été accordé aux femmes françaises que le 21 avril 1944 par une ordonnance du Comité français de la Libération nationale, signée par Charles de Gaulle.
La prononciation
À la différence du R, presque éludé pour l’anglais, roulé pour le russophone, le l se prononce sensiblement de la même façon dans toutes les langues européennes.
L en majuscule, l en minuscule, la lettre se prononce comme le pronom personnel féminin elle au singulier, elles au pluriel. Comme aussi une aile, les ailes des oiseaux. Les ailes du désir, traduction française d’un film de Wim Wenders au titre original en allemand : Der Himmel über Berlin dans lequel deux anges observent les hommes du haut du ciel berlinois.
Revenons à nos moutons!
Concernant l’orthographe, la lettre L est parfois doublée, comme dans l’adverbe actuellement. Ce mot a le sens de en ce moment, maintenant. Ce n’est pas le cas de l’anglais ‘actually’, lequel se traduit en français par réellement, en fait. Ce mot est un faux ami, c’est-à-dire un mot français qui ressemble à un mot anglais mais avec un sens différent.
C’est actuellement Emmanuel Macron qui est le Président de la République.
signifie que Macron occupe ce poste en ce moment, présentement.
Normalement, une double consonne ne se prononce pas spécialement. On dit actuel, actuelle, actuellement, tranquille, tranquillement, quoique le –ill soit un problème car – ill peut produire le son ye.
On dit:
Je vis dans une ville tranquille.
mais
Ma voisine est une fille gentille.
Il faut apprendre.
En revanche lorsque le -ill est précédé d’une voyelle, on a obligatoirement le son ye. Par exemple:
travailler tôt, se réveiller tard, manger sa soupe avec une cuillère, cueillir des cerises au printemps, faire chauffer l’eau dans une bouilloire électrique.
De même en fin de mot avec un seul l:
le travail, le réveil, le soleil, un œil, un écureuil.
Un autre point de prononciation à remarquer, de l’anglais au français: certains mots ont la même orthographe en français et en anglais, mais avec une prononciation différente. Simple se dit ‘simple’ en anglais, possible se dit ‘possible’ en anglais. Et même ‘the gentleman’, conservant la même écriture en français se prononce gentleman.
Grammaticalement
Le l existe tout seul en tant qu’article défini, pour remplacer le ou la. Il s’agit du l’ (l apostrophe) qui se place devant un mot qui commence par une voyelle.
L’autre jour, j’ai rencontré l’amie d’enfance qui habitait dans le même village que moi autrefois.
L’autre jour – l’amie. Un jour- une amie. Le l’ est donc placé aussi bien devant un masculin que devant un féminin.
Le l’ peut se trouver en tant que pronom personnel complément. Il remplace alors le ou la.
Je n’ai pas pu me rendre à ton invitation parce que je l’ai reçue trop tard.
(l’ représente ton invitation, une invitation).Je n’ai pas pu te rendre le service dont tu avais besoin parce que tu me l’as demandé trop tard.
(l’ représente un service, le service).
Une première illustration
La complainte des partisans
Ce texte parle de l’oubli qui pèsera sur les résistants une fois morts, avec le retour de la liberté et la fuite du temps : « On nous oubliera, nous rentrerons dans l’ombre ». La traduction anglaise chantée plus tard par Leonard Cohen prendra le parti de dire le contraire : ‘Freedom soon will come, then we’ll come from the shadows’ : “alors nous sortirons de l’ombre…”
Le texte est interprété ici par les Compagnons de la Chanson
L’ennemi était chez moi
On m’a dit “Résigne-toi”
Mais je n’ai pas pu
Et j’ai repris mon armePersonne ne m’a demandé
D’où je viens et où je vais
Vous qui le savez
Effacez mon passageJ’ai changé cent fois de nom
J’ai perdu femme et enfant
Mais j’ai tant d’amis
J’ai la France entièreUn vieil homme dans un grenier
Pour la nuit nous a cachés
Les soldats l’ont pris
Il est mort sans surpriseHier encore, nous étions trois
Il ne reste plus que moi
Et je tourne en rond
Dans la prison des frontièresLe vent passe sur les tombes
La liberté reviendra
On nous oubliera
Nous rentrerons dans l’ombre
Une seconde illustration
L’avenir de l’homme est la femme – Jean Ferrat
« L’avenir de l’homme est la femme » est un célèbre vers, devenu une maxime, du poète Louis Aragon dans Le Fou d’Elsa.
La femme est l’avenir de l’homme, c’est-à-dire de l’humanité tout entière, le mot homme désignant à la fois l’homme et la femme, et l’ensemble des êtres humains.
Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l’horizon
Et le futur est son royaume
Face à notre génération
Je déclare avec Aragon
La femme est l’avenir de l’hommeEntre l’ancien et le nouveau
Votre lutte à tous les niveaux
De la nôtre est indivisible
Dans les hommes qui font les lois
Si les uns chantent par ma voix
D’autres décrètent par la bibleLe poète a toujours raison
Qui détruit l’ancienne oraison
L’image d’Eve et de la pomme
Face aux vieilles malédictions
Je déclare avec Aragon
La femme est l’avenir de l’hommePour accoucher sans la souffrance
Pour le contrôle des naissances
Il a fallu des millénaires
Si nous sortons du Moyen-âge
Vos siècles d’infini servage
Pèsent encore lourd sur la terreLe poète a toujours raison
Qui annonce la floraison
D’autres amours en son royaume
Remet à l’endroit la chanson
Et déclare avec Aragon
La femme est l’avenir de l’hommeIl faudra réapprendre à vivre
Ensemble écrire un nouveau livre
Redécouvrir tous les possibles
Chaque chose enfin partagée
Tout dans le couple va changer
D’une manière irréversibleLe poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l’horizon
Et le futur est son royaume
Face aux autres générations
Je déclare avec Aragon
La femme est l’avenir de l’homme