C’est quoi, le ni-ni?
Vous connaissez ni, n’est-ce pas? C’est ce qui s’appelle en grammaire une conjonction de coordination comme mais, où, et, donc, or, ni, car que l’on mémorise à l’école primaire en formant une phrase ludique :
Mais, où est donc Ornicar?
Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui s’appelle Ornicar.
Quelques précisions d’écriture et d’emploi
Pour la ponctuation, voici ce que dit l’Encyclopédie Larousse du XXème siècle:
Une virgule n’est pas obligatoire quand il y a seulement deux termes.
-Cette soupe n’est ni trop épicée ni trop peu.
-Je n’ai ni faim ni soif, merci!
Une virgule sépare les éléments liés quand ils sont au nombre minimum de trois.
– Ni la chaleur, ni la pluie, ni le vent ne peuvent arrêter les sportifs courageux.
Ni étant un élément de négation (ne… ni) , on peut utiliser “ne… pas” à la place du premier “ni”.
C’est un repas simple. Il n’y a ni entrée ni dessert, seulement un plat.
ou
Il n’y a pas d’entrée ni de dessert.
En cas de maladie, on ne va pas à l’école, ni à la piscine, ni à l’entraînement de foot.
On peut utiliser “sans”
Le chevalier Bayard, compagnon de guerre de François premier au quinzième siècle était appelé Le chevalier sans peur ni reproche.
Un ni-ni
Voilà pour la grammaire et la syntaxe, mais savez-vous ce que l’on appelle de nos jours -car c’est relativement moderne- un ni-ni?
Eh bien, on appelle un ni-ni, l’expression d’un refus d’accepter de choisir entre deux choses dont aucune ne paraît satisfaisante. Un dilemme dont on sort en créant une autre option. A une question qui lui est posée sur l’orientation politique de son programme à venir, Serez-vous plutôt à droite ou plutôt à gauche, monsieur le président?, François Mitterrand, qui vient d’être réélu président de la République en 1988, répond :
Il n’y aura ni privatisation ni nationalisation.

C’est une affirmation forte, marquant sa volonté de ne pas se laisser enfermer dans un schéma classique: Sera-ce ou l’un ou l’autre? A quoi il oppose d’un ton ferme: Ce ne sera ni l’un ni l’autre.
Ce genre de réponse lapidaire, dont Mitterrand était coutumier, est resté fameux. Les journalistes ont commencé à parler de la politique du ni-ni. Beaucoup d’hommes politiques utilisent depuis le ni-ni dans leur propagande de campagne électorale: Tout va changer avec moi!
Ha! Ha!
For the full transcript of this podcast – join French Classes