Riquiqui le tout petit monstre
Dans cet album pour enfants, Riquiqui est un monstre si petit qu’il ne fait peur à personne, pas même aux enfants… Magdalena et Laurent Souillé & Bruno Salamone en sont les auteurs.
Riquiqui est une onomatopée à la sonorité amusante. Quelque chose de riquiqui, c’est quelque chose de tout petit, avec des nuances distinctes toutefois.
Riquiqui peut signifier insuffisant…
Par exemple, pour protester contre des augmentations jugées insuffisantes par les syndicats concernant les salaires minimaux, des manifestants brandissent des pancartes en criant :
Une augmentation riquiqui pour les bas salaires !
C’est-à-dire une augmentation ridicule, insuffisante. On en veut plus.
Riquiqui peut, à l’opposé, être une opération favorable, une bonne affaire, quoi…
En général on parle de prix riquiqui. Le son i, des prix riquiqui, des tout petits prix, exprime la légèreté, comme le bonheur d’aller dans un magasin bon marché situé dans un beau quartier, par exemple, quand on n’a pas de gros moyens.
Ainsi le néerlandais HEMA signale-t-il l’ouverture d’une nouvelle boutique à Paris sur le boulevard Haussman, en affichant sa publicité :
Hema s’offre Haussmann à prix riquiqui.
Un point de grammaire
Partons de l’expression Hema s’offre Haussmann pour exploiter le verbe offrir et certains autres verbes en -ir qui se conjuguent pareil.
On prend le radical du verbe offr auquel on retire la terminaison -ir, et l’on ajoute les désinences -e, -es -e, -ons, -ez, -ent
Offrir fait au présent indicatif
j’offre
tu offres*
il offre
nous offrons
vous offrez
elles offrent
*(n’oubliez pas qu’après tu , on met un s dans tous les verbes à tous les temps)
et au participe présent, toujours en -ant pour tous les verbes: offrant, par exemple, et au gérondif quand il est précédé de -en, nous avons en offrant. Le gérondif indiquant souvent la manière:
On fait toujours plaisir en offrant des fleurs.
Ou bien à la forme réflexive s’offrir:
Nous nous offrons un restaurant de temps en temps le dimanche.
Nous trouvons, sur le même mode de conjugaison :
- souffrir – telle personne souffre d’une maladie chronique
- ouvrir – les boulangeries ouvrent tôt le matin ou la porte s’ouvre de l’intérieur
- entrouvrir – la cuisinière (la dame) entrouvre la porte de la cuisinière (l’appareil ménager) afin de surveiller la cuisson du poulet; la fenêtre s’entrouvre sous la pression, du vent
- couvrir – je couvre mes épaules d’un châle car la température rafraîchit ou je me couvre chaudement l’hiver; recouvrir qui a un sens voisin, ou encore
- découvrir – on découvre des objets fabuleux à prix riquiqui au marché aux puces ou se découvrir – le proverbe dit: En avril, ne te découvre pas d’un fil! En mai, fais ce qu’il te plaît !
Notez que cette liste n’est pas exhaustive. Le participe passé de ces verbes est en -ert :
Le jardinier a couvert ou recouvert les semis d’une protection contre le froid.
Christophe Colomb a découvert l’Amérique.
Le vent a ouvert la porte ou entrouvert la porte.
On m’a offert un cadeau utile et agréable.
Il n’est pas inintéressant de dégager les catégories de verbes en -ir séparément afin de les étudier précisément.
En effet, il y a pas mal de verbes en -ir :
- des verbes comme finir qui ont une forme en -iss, nous finissons, en finissant; les enfants grandissent, en grandissant
- des formes en -ir comme courir, le sportif court vite, les sportifs courent vite – comme partir, je pars, elles partent, elles partent toujours à la même heure
Gardons donc, si vous le voulez bien, ces derniers pour les envisager, séparément et précisément, une autre fois.
Les illustrations
Le baron Haussmann
George Eugène Haussmann, dit « le baron Haussmann », a transformé Paris au dix-neuvième siècle avec l’accord de Napoléon III. Il a donné à la ville un aspect dégagé, des voies de communications plus larges et plus salubres. On parle de l’architecture haussmannienne.
On lui doit la création des réseaux d’eaux potables et usées, des égouts, de l’éclairage au gaz, de l’aménagement de parcs.

Le boulevard Haussmann n’est que l’un des plus élégants de Paris. Il n’est pas le seul, comme le signale la chanson interprétée par Yves Montand, chanteur, acteur, « Les grands boulevards ».
Les grands boulevards
J’aime flâner sur les grands boulevards
Y a tant de choses, tant de choses
Tant de choses à voir
On n’a qu’à choisir au hasard
On s’fait des ampoules (des blessures aux pieds)
A zigzaguer parmi la foule
J’aime les baraques et les bazars
Les étalages, les loteries
Et leurs camelots (les bonimenteurs, les vendeurs ambulants) bavards
Qui vous débitent leurs bobards (qui racontent leurs mensonges)
Ça fait passer l’temps
Et l’on oublie son cafard (ses idées noires)
Je ne suis pas riche à millions
Je suis tourneur chez Citroën
J’peux pas me payer des distractions
Tous les jours de la semaine
Aussi moi, j’ai mes petites manies (habitudes)
Qui me font plaisir et ne coûtent rien
Ainsi, dès le travail fini
Je file entre la porte Saint-Denis
Et le boulevard des Italiens
J’aime flâner sur les grands boulevards
Y a tant de choses, tant de choses
Tant de choses à voir
On y voit des grands jours d’espoir
Des jours de colère
Qui font sortir le populaire
Là vibre le cœur de Paris
Toujours ardent, parfois frondeur (insolent)
Avec ses chants, ses cris
Et de jolis moments d’histoire
Sont écrits partout le long
De nos grands boulevards
J’aime flâner sur les grands boulevards
Les soirs d’été quand tout le monde
Aime bien se coucher tard
On a des chances d’apercevoir
Deux yeux angéliques
Que l’on suit jusqu’à République
Puis je retrouve mon petit hôtel
Ma chambre où la fenêtre donne
Sur un coin de ciel
D’où me parviennent comme un appel
Toutes les rumeurs, toutes les lueurs
Du monde enchanteur
Des grands boulevards