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Cette semaine le Parlement français a voté une loi qui interdit le port du voile à l’école.
Pour être plus précis, la loi interdit tout signe religieux ostensible, y compris les grandes croix, les kippas juives par exemple. Mais c’est bien le voile qui est à l’origine de l’affaire. La volonté de l’État a été de donner un cadre légal pour aider les professeurs à décider s’ils devraient accepter des filles voilées dans leurs salles de classe.
L’interdiction heurte les sensibilités libérales. La plupart des gouvernements occidentaux l’ont condamnée. Mais selon les sondages, la loi est bien accueillie par les Français. Fadela Amara est fondatrice de l’organisation pour la défense des droits des femmes "Ni putes ni soumises". Elle nous explique pourquoi elle pense qu’une loi est nécessaire:
Les filles qui portent le voile… Il y a différentes façons. Je le rappelle parce que c’est très important. Il y a celles qui le portent par réaction à la violence qui existe dans nos cités, portée par cette minorité de jeunes qui sont, comme on le dit tout le temps, agissants et visibles. Donc elle le portent comme symbole de protection parce que c’est très dur d’affirmer et d’assumer sa féminité au coeur de la cité *. Et il y a les autres qui portent le voile. Il y en a une autre partie qui le porte pour… tout simplement parce qu’elles font des crises d’adolescence, une recherche identitaire, elles font aussi un petit peu le bilan des politiques d’intégrations qui ont été menées -même si j’aime pas ce mot ‘intégrations’- et se redéfinissent plutôt du côté d’une, je dirais, d’une identification religieuse et culturelle. C’est notamment les filles qui vont à l’école par exemple. Et puis il y a la troisième catégorie de celles qui portent le voile et que je déteste particulièrement, c’est les soldates du fascisme vert, donc ‘vert’ pour la couleur de l’islam. Donc, des filles qui sont extrêmement dangereuses dans le sens où c’est des nanas * qui ont des bacs plus cinq* , donc très structurées dans leurs pensées. C’est pas des gamines qui sont en déshérence, là. Non là, elles sont structurées, elles savent exactement ce qu’elles veulent et puis ce sont des militantes de terrain efficaces. Et c’est elles qui, par ailleurs, à partir de vendredi en général jusqu’à dimanche sillonnent toutes les cités, et font, bloc par bloc* , comme les témoins de Jéhovah. Voilà, c’est la même stratégie. Donc nous aussi on fait la même chose, on repasse derrière. Donc, on essaye de dire… Voilà. Souvent, d’ailleurs c’est assez marrant parce que souvent autour dans un appartement il y a les parents qui nous disent : « ah ! La semaine dernière c’était les filles voilées. » Et il faut savoir que les parents en veulent pas. Ils veulent pas. C’est plutôt les responsables d’associations cultuelles qui donnent des directives en disant « il faut qu’elles portent le voile ! », ou le frère, ou la pression sociale de la cité qui impose le fait… le port du voile dans les quartiers.
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