Richard Good
La France veut recommencer à fabriquer des choses. Après des décennies de mondialisation, le pendule revient vers la production et l’achat locals. Mais il n’est pas toujours facile de convaincre les clients de payer un peu plus pour soutenir la renaissance de l’industrie française. Reportage du salon Made in France à Lyon.
France wants to start making things again. After decades of globalisation, the pendulum is swinging back towards local production and purchasing. But it’s not always easy to convince customers to pay a little more to support the rebirth of French industry. Report from the Made in France trade fair in Lyon.
-En achetant du Made in France, on sait déjà que le critère, les critères de qualité, sont déjà dans le cahier des charges dès le départ.
Cécile Rambaud, La Cité de la chaussure: Made in Romans, en fait, ce sont des ateliers de production. On a lieu à Romans qui s’appelle La Cité de la chaussure. On a quatre ateliers de production, les ateliers produisent en fait tout… toutes les chaussures du magasin. On est sur du 100%. Romans. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en fait, avant, Romans c’était la capitale de la chaussure de luxe, vraiment à l’international, et en fait on relance une dynamique dans ce secteur là.
Stéphanie Vestit, La ferme du Bergognon: Je suis Stéphanie Vestit. Je suis agricultrice en Lozère avec mon mari. Donc nous avons des chèvres avec lesquelles on fait des fromages au quotidien. On fait de la charcuterie, on fait des confitures, mais à côté de ça, depuis huit ans, on a développé une gamme de cosmétiques enrichis au lait de nos chèvres.
-Buying Made in France, you already know that the criteria, the quality criteria, are already in the specifications from the outset.
Cécile Rambaud, La Cité de la chaussure: Made in Romans is actually a production workshop. We have a place in Romans called La Cité de la chaussure. We have four production workshops, and the workshops actually produce everything… all the shoes in the shop. We’re 100%. Romans. What you need to know is that before Romans, it was the capital of luxury footwear, really internationally, and we’re revitalising this sector.
Stéphanie Vestit, La ferme du Bergognon: My name is Stéphanie Vestit. I farm in Lozère with my husband. We have goats with which we make cheese on a daily basis. We make charcuterie and jams, but for the last eight years we’ve also been developing a range of cosmetics enriched with our goats’ milk.
-Alors là, j’ai acheté du… des vêtements pour bébés en produits recyclés avec une.. voilà… une dame qui fait ses propres coutures sur la base de tissus qu’elle récupère d’invendus ou de particuliers. Et grâce à ça, elle fait donc des jolis vêtements pour bébé.
Pierre Gautier, Optimist’: Les gens sont sensibles, ils sont sensibles au discours environnemental, ils sont sensibles à tout ce qui se passe. Après, il y a deux choses: il y a le pouvoir d’achat, évidemment, mais c’est aussi souvent un calcul assez classique, c’est-à-dire que les gens pensent qu’en achetant des produits à 10 €, ils vont faire des super économies. Or, acheter à un prix un peu plus cher, mais qui dure pendant presque dix ans, réellement on s’en sortira mieux.
-So there I bought some… baby clothes made from recycled products from a… well… a lady who makes her own clothes using fabrics she recovers from unsold items or from private individuals. And thanks to this, she makes lovely baby clothes.
Pierre Gautier, Optimist’: People are sensitive, they’re sensitive to environmental issues, they’re sensitive to everything that’s going on. Then there are two things: there’s the purchasing power, obviously, but it’s also often a fairly classic calculation: people think that by buying ten products for €10, they’re going to make super savings. But buying at a price that’s a little more expensive, but that lasts for almost ten years, you really come out better
Cécile Rambaud, La Cité de la chaussure: Je pense qu’il faut vraiment être sur des choses qui ont des valeurs fortes, des valeurs de préservation de savoir faire, de développement durable, de circuits courts, de mutualisation. Nous, on a un lieu où aussi, on s’est mutualisé entre plusieurs artisans.
Camille Evesque, Atelier Tuffery: Notre atelier de confection est à Florac, en Lozère, en Occitanie, à côté de Mende où on a neuf tailleuses confectionneuses. Il y a clairement une différence de qualité par rapport au choix des toiles qui ont forcément un coût versus des jeans achetés à l’autre bout de la planète et ce qui est hyper important aussi pour nous, c’est les conditions dans lesquelles ils sont fabriqués. C’est-à-dire que les gens qui travaillent à l’atelier travaillent dans de très bonnes conditions et malgré tout, on peut sortir des jeans de grande qualité à 129 €, ce qui n’est pas forcément plus cher que certaines autres marques qui produisent dans des conditions, voilà, qui restent à désirer.
Cécile Rambaud, La Cité de la chaussure: I think we really need to focus on things that have strong values, values of preserving know-how, sustainable development, short circuits and sharing. We also have a place where several artisans have pooled their resources.
Camille Evesque, Atelier Tuffery: Our workshop is in Florac. In Lozère, in Occitanie, near Mende, where we have nine sorting machines. There’s clearly a difference in quality when it comes to the choice of fabrics, which inevitably come at a cost compared to those bought on the other side of the world, and what’s also really important for us is the conditions in which they’re made. In other words, the people who work in the workshop work in very good conditions and, despite this, we can produce high quality young people for €129, which is not necessarily more expensive than some other brands that produce in conditions that leave a lot to be desired.

Arnaud Divay, Bon Chic Bon Dos: Alors, Bon Chic Bon Dos: Mon épouse et moi sommes ostéopathes et on a remarqué que des enfants avaient toujours mal au dos. Et donc du coup, on a voulu créer un cartable plus ergonomique et mieux agencé pour qu’ils puissent organiser leurs affaires sans que le poids du cartable soit déporté et que le cartable ne soit pas déformé par les différents ustensiles qu’ils mettent à l’intérieur. Donc on a compartimenté le cartable et on l’a fabriqué avec des matériaux qui sont plus résistants et plus confortables pour les enfants.
Océane Martin, Les Parapluies de Cherbourg: Les Parapluies de Cherbourg, c’est une manufacture qui fabrique des parapluies dans la ville de Cherbourg, en centre ville. L’intérêt, c’est qu’en fait c’est un parapluie de vie. C’est à dire que, en moyenne, un Français et même, de manière générale, un être humain, va dépenser énormément d’argent dans l’achat de plusieurs parapluies de basse qualité. L’avantage de notre Parapluies de Cherbourg, c’est qu’il va durer très longtemps parce qu’il est fait avec des matières premières qui sont de très haute qualité, avec du bois français, avec des montures 100 % françaises qui ont été brevetées. Donc c’est prouvé que la qualité est au rendez vous. Et puis c’est des parapluies qu’on peut restaurer et réparer toute sa vie. Donc ça veut dire que si un jour il y a une pièce qui vient à casser, on n’a pas besoin de le jeter ou d’en racheter un autre. On peut venir le faire restaurer chez nous.
Arnaud Divay, Bon Chic Bon Dos: So, Bon Chic Bon Dos: My wife and I are osteopaths and we noticed that children always had back pain. So we wanted to create a schoolbag that was more ergonomic and better laid out so that they could organise their belongings without the weight of the schoolbag being shifted or distorted by the different utensils inside. So we compartmentalised the schoolbag and made it from materials that are more resistant and more comfortable for children.
Océane Martin, Les Parapluies de Cherbourg: So Les Parapluies de Cherbourg is a factory that makes umbrellas in Cherbourg, in the town centre. What’s interesting is that it’s actually a life umbrella. In other words, on average, a French person, or even a human being in general, will spend a lot of money on several low-quality umbrellas. The advantage of our Parapluies de Cherbourg is that it will last a very long time, because it’s made from top-quality raw materials, French wood and 100% French patented frames. So it’s clear that the quality is there. And these are umbrellas that can be restored and repaired for the rest of your life. So if one day a part breaks, you don’t have to throw it away or buy another one. You can come to us to have it restored.
Cécile Rambaud, La Cité de la chaussure: On est vraiment sur une clientèle très très généralisée maintenant. Au tout départ, on était vraiment sur des gens qui avaient une éthique, vous voyez, sur le made in France et tout ça… Je crois que maintenant, ça c’est complètement vulgarisé, cette idée de faire des choses qui ont du sens, qui ne sont pas faites à 15 000 kilomètres.
Pierre Gautier, Optimist’: La concurrence, c’est sain. C’est sain parce que ça nous oblige d’abord à être le plus juste possible. C’est difficile, oui. Néanmoins, l’industrie française, même si elle est décriée, elle est réelle. Après, ce qui est compliqué, c’est expliquer aux gens que le made in France coûte plus cher, c’est expliquer, comment il y a des grandes industries chinoises qui sont à prix dérisoires, c’est compliqué… Les gens ont du mal à comprendre quel est le véritable prix des choses. Ça, c’est très compliqué. Néanmoins, il y a une vraie demande pour le Made in France, il y a une vraie demande pour une production plus juste, mais il y a une vraie pédagogie aussi à faire.
Cécile Rambaud, La Cité de la chaussure: We have a very, very broad customer base now. When we started out, we were really working with people who had an ethic, you know, about made in France and all that? I think now it’s completely mainstream. This idea of making things that make sense, that aren’t made 15,000 kilometres away.
Pierre Gautier, Optimist’: Competition is healthy, it’s healthy because it forces us first of all to be as fair as possible. It’s difficult, yes. It’s difficult, yes. Nevertheless, the French industry, even if it’s criticised, is real. After that, what’s complicated is explaining to people that made in France is more expensive, because there are big Chinese industries that are ridiculously cheap… It’s complicated. People find it hard to understand what things really cost. That’s very complicated. Nevertheless, there’s a real demand for Made in France, there’s a real demand for fairer production, but there’s also a real need for education.
La France veut recommencer à fabriquer des choses. Après des décennies de mondialisation, le pendule revient vers la production et l’achat locals. Mais il n’est pas toujours facile de convaincre les clients de payer un peu plus pour soutenir la renaissance de l’industrie française. Reportage du salon Made in France à Lyon.
-En achetant du Made in France, on sait déjà que le critère, les critères de qualité, sont déjà dans le cahier des charges dès le départ.
Cécile Rambaud, La Cité de la chaussure: Made in Romans, en fait, ce sont des ateliers de production. On a lieu à Romans qui s’appelle La Cité de la chaussure. On a quatre ateliers de production, les ateliers produisent en fait tout… toutes les chaussures du magasin. On est sur du 100%. Romans. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en fait, avant, Romans c’était la capitale de la chaussure de luxe, vraiment à l’international, et en fait on relance une dynamique dans ce secteur là.
Stéphanie Vestit, La ferme du Bergognon: Je suis Stéphanie Vestit. Je suis agricultrice en Lozère avec mon mari. Donc nous avons des chèvres avec lesquelles on fait des fromages au quotidien. On fait de la charcuterie, on fait des confitures, mais à côté de ça, depuis huit ans, on a développé une gamme de cosmétiques enrichis au lait de nos chèvres.
-Alors là, j’ai acheté du… des vêtements pour bébés en produits recyclés avec une.. voilà… une dame qui fait ses propres coutures sur la base de tissus qu’elle récupère d’invendus ou de particuliers. Et grâce à ça, elle fait donc des jolis vêtements pour bébé.
Pierre Gautier, Optimist’: Les gens sont sensibles, ils sont sensibles au discours environnemental, ils sont sensibles à tout ce qui se passe. Après, il y a deux choses: il y a le pouvoir d’achat, évidemment, mais c’est aussi souvent un calcul assez classique, c’est-à-dire que les gens pensent qu’en achetant des produits à 10 €, ils vont faire des super économies. Or, acheter à un prix un peu plus cher, mais qui dure pendant presque dix ans, réellement on s’en sortira mieux.
Cécile Rambaud, La Cité de la chaussure: Je pense qu’il faut vraiment être sur des choses qui ont des valeurs fortes, des valeurs de préservation de savoir faire, de développement durable, de circuits courts, de mutualisation. Nous, on a un lieu où aussi, on s’est mutualisé entre plusieurs artisans.
Camille Evesque, Atelier Tuffery: Notre atelier de confection est à Florac, en Lozère, en Occitanie, à côté de Mende où on a neuf tailleuses confectionneuses. Il y a clairement une différence de qualité par rapport au choix des toiles qui ont forcément un coût versus des jeans achetés à l’autre bout de la planète et ce qui est hyper important aussi pour nous, c’est les conditions dans lesquelles ils sont fabriqués. C’est-à-dire que les gens qui travaillent à l’atelier travaillent dans de très bonnes conditions et malgré tout, on peut sortir des jeans de grande qualité à 129 €, ce qui n’est pas forcément plus cher que certaines autres marques qui produisent dans des conditions, voilà, qui restent à désirer.

Arnaud Divay, Bon Chic Bon Dos: Alors, Bon Chic Bon Dos: Mon épouse et moi sommes ostéopathes et on a remarqué que des enfants avaient toujours mal au dos. Et donc du coup, on a voulu créer un cartable plus ergonomique et mieux agencé pour qu’ils puissent organiser leurs affaires sans que le poids du cartable soit déporté et que le cartable ne soit pas déformé par les différents ustensiles qu’ils mettent à l’intérieur. Donc on a compartimenté le cartable et on l’a fabriqué avec des matériaux qui sont plus résistants et plus confortables pour les enfants.
Océane Martin, Les Parapluies de Cherbourg: Les Parapluies de Cherbourg, c’est une manufacture qui fabrique des parapluies dans la ville de Cherbourg, en centre ville. L’intérêt, c’est qu’en fait c’est un parapluie de vie. C’est à dire que, en moyenne, un Français et même, de manière générale, un être humain, va dépenser énormément d’argent dans l’achat de plusieurs parapluies de basse qualité. L’avantage de notre Parapluies de Cherbourg, c’est qu’il va durer très longtemps parce qu’il est fait avec des matières premières qui sont de très haute qualité, avec du bois français, avec des montures 100 % françaises qui ont été brevetées. Donc c’est prouvé que la qualité est au rendez vous. Et puis c’est des parapluies qu’on peut restaurer et réparer toute sa vie. Donc ça veut dire que si un jour il y a une pièce qui vient à casser, on n’a pas besoin de le jeter ou d’en racheter un autre. On peut venir le faire restaurer chez nous.
Cécile Rambaud, La Cité de la chaussure: On est vraiment sur une clientèle très très généralisée maintenant. Au tout départ, on était vraiment sur des gens qui avaient une éthique, vous voyez, sur le made in France et tout ça… Je crois que maintenant, ça c’est complètement vulgarisé, cette idée de faire des choses qui ont du sens, qui ne sont pas faites à 15 000 kilomètres.
Pierre Gautier, Optimist’: La concurrence, c’est sain. C’est sain parce que ça nous oblige d’abord à être le plus juste possible. C’est difficile, oui. Néanmoins, l’industrie française, même si elle est décriée, elle est réelle. Après, ce qui est compliqué, c’est expliquer aux gens que le made in France coûte plus cher, c’est expliquer, comment il y a des grandes industries chinoises qui sont à prix dérisoires, c’est compliqué… Les gens ont du mal à comprendre quel est le véritable prix des choses. Ça, c’est très compliqué. Néanmoins, il y a une vraie demande pour le Made in France, il y a une vraie demande pour une production plus juste, mais il y a une vraie pédagogie aussi à faire.