Version Ralentie
Les marchés du dimanche matin ont une ambiance estivale à partir du mois de juin. Le soleil brille, les musiciens des rues circulent au milieu de la foule, les gens s’y retrouvent, y discutent.
Et à la Croix Rousse à Lyon, l’ambiance est encore plus chaleureuse, grâce à Gérald Rigaud, crieur public.
Je ne suis pas bohème, pour t’écrire ce poème,
Mais je reste moi-même, pour te dire que je t’aime.
Depuis deux mois, maintenant, à 11 heures précises, une foule se rassemble sur la grand-place devant la mairie, pour écouter les dernières nouvelles du quartier. Gérald crie des messages adressés de voisins à voisins, des petites annonces ou des déclarations d’amour. Les gens paient une petite contribution pour faire lire leur message et déjà il y a des accros*. Ce n’est pas la première fois par exemple que Romain envoie ses poèmes à Laura par l’intermédiaire du crieur public:
Il y a dix ans. Il y a un petit garçon qui était ici, qui a dit, «Oh mais je le connais, Romain, c’est mon copain. Oh mais je connais Laura aussi, elle est là». Elle était là, alors j’ai dit «Laura, dis donc, tu as vu. Mais tu connais Romain?»«Oui.»«Et tu savais qu’il t’aimait?»«Oui.» Allons-y…
Gérald a trouvé son inspiration dans un roman policier:
Avant il y avait des officiers, c’était des gardes champêtres généralement, qui colportaient les informations, mais officielles, de village en village, à la campagne. Et moi, j’ai lu dans un bouquin de Fred Vargas «Pars Vite et Reviens Tard», un roman policier, un personnage de crieur public, mais c’était romancé, c’était de la fiction, et je me suis dit que ça serait bien de ramener ce média, en fait, parce qu’à l’heure du multimédia de masse un petit média de place, ça fait vraiment pas de mal et en fait ça marche parce qu’on peut se parler comme ça et que c’est les gens du quartier qui se parlent les uns aux autres et c’est à taille humaine. Et on manquait vraiment de média à taille humaine.
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