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Infirmières, le savoir de la nuit

Infirmières, le savoir de la nuit

Société

Françoise    10.12   Slow version Hide slow version

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– Le seul véritable bénéfice de cette profession, c’est la relation. Je veux dire, apporter du bien-être à quelqu’un. Même si c’est lui laver les fesses, hein… je veux dire… -et surtout si c’est lui laver les fesses- avec humanité, c’est ça qui nous paye parce qu’on est très mal payés financièrement. Donc nous sommes payés par le retour narcissique que nous apporte le remerciement de celui à qui on a apporté quelque chose. Et plus vous chosifiez, plus vous réifier le malade, plus vous le mettez au rang d’objet, moins il va vous renvoyer du bénéfice, moins il va être satisfait. Alors si on n’a pas de bénéfice, on ne peut pas supporter ça nous non plus, hein.

C’est le franc-parler de Anne Perraut Solivères, infirmière de nuit. Constatant un décalage entre l’image rêvée du travail d’infirmière et la réalité dans l’hôpital moderne aujourd’hui, elle a cherché à se documenter pour mieux comprendre sa situation. Déçue par la qualité des études qu’elle a trouvées, elle a décidé de prendre la situation en main et d’écrire elle-même. D’où vient son nouveau livre « Infirmières, le savoir de la nuit» – un mélange unique d’expérience vécue et d’analyse pointue.

– Le premier problème, c’est le découpage. On a toujours découpé le patient. Alors, par spécialité, par organe, par chirurgie, médecine, par? Alors maintenant, on le découpe administrativement sur le plan budgétaire par aigu, soins de suite, réadaptation et soins palliatifs puisqu’on a aussi médicalisé et organisé la mort comme une spécialité. Donc, je veux dire, comment est ce qu’on peut, nous, conserver un regard sur la personne alors qu’elle est explosée, éclatée, saucissonnée* par tous les morceaux ? C’est induit par une vision médicale et technocratique qui, aujourd’hui, se conjugue pour nous empêcher de regarder le bonhomme et d’avoir une image, enfin d’avoir une relation normale avec une personne, même si elle a mal au ventre. Je veux dire, j’en ai rien à foutre de* son ventre ! Et, aujourd’hui, tous les outils concourent à éparpiller à nouveau ça. On a maintenant des transmissions ciblées* donc je veux dire, je vais noter : il a mal au ventre, qu’est-ce que j’ai fait, etc.? mais on s’en fout complètement. On sait même plus qui c’est qui à mal au ventre. Voilà ! Et le malade devient une douleur ou devient un problème et le système est très…, extrêmement pervers parce que plus on découpe et moins le voit dans sa globalité. C’est impossible.

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