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Construire sa propre maison, si on n’est pas du métier, ça peut sembler fou. C’est pourtant l’aventure qu’un nombre croissant de Français est en train de vivre.
Ils s’inscrivent dans le mouvement de l’auto-bioconstruction. Les maisons bios sont construites avec des matériaux qui respectent l’écologie – trouvés dans l’environnement local, sans recours aux produits manufacturés ou chimiques.
Ne pensez pas qu’ils recopient les camps des baba cool1 des années 70s. L’objectif est de bâtir des maisons aussi solides et performantes que les maisons classiques de nos jours.
Instituteur, Xavier Petit est en train de construire sa maison dans le village de Pujos dans le Piémont Pyrénéen. Il nous raconte son histoire:
– La rénovation ou les maisons anciennes ne nous ont pas convenu2 malgré qu’on en ait vu beaucoup. Et on avait toujours des trucs3 qui allaient, qui allaient pas. Bon, le marché aussi a fait que, à un moment donné, on ne pouvait peut-être plus réaliser ce type de projet. On avait envie aussi d’avoir de l’espace, hein, je dirais, avoir un peu un endroit tranquille et puis, je dirais, être pas forcément entourés, ne pas être non plus dans un lotissement4, enfin si je puis me permettre de le dire comme ça.
– On a eu après l’opportunité d’acheter un terrain qu’on trouve magnifique. Donc à partir de ça, on a vu effectivement la taille du terrain, on a vu l’endroit qui était quand même très joli. On peut dire que ça peut ressembler à une carte postale. Et on s’est dit : qu’est-ce qu’on va construire là-dessus?
– Alors qu’est-ce qu’on allait construire? On n’a pas voulu construire quelque chose, si vous voulez, qui ne s’intègre pas dans l’environnement, l’environnement de la montagne et puis du cadre dans lequel on était. Donc on a été vers des choix de matériaux en constructions qui sont des matériaux qu’on considère du terroir.
– La maison que nous allons construire sera faite en bois cordés, c’est-à-dire c’est de l’empilement de bûches5 insérées dans des mortiers de chaux6 avec un vide d’air entre les deux dans lequel on passe… On y met l’isolation et on y passe également l’électricité. C’est une technique qui est issue du Canada. On n’a plus besoin de repasser par de l’isolation, des plaques de placoplâtre. Après, l’autre partie de la maison – enfin c’est pas une maison, c’est un garage -, qui n’est pas attenante7, donc, à cette maison, elle, elle sera faite en murs de paille et c’est des murs de pailles qui sont, en fait, qui sont aussi montés avec des mortiers de chaux et placés dans des cadres pour qu’il y ait une rigidité et une résistance au vent.
On a une impression de voir des murs en crépi8 traditionnel avec des intégrations de pierre de pays.
– Eh bien les mortiers sont faits en chaux avec du bois et on ne voit, en apparence, que la partie du rondin qui a été coupée.
C’est ce qui donne cette impression de pierre intégrée à l’intérieur du mur.
– Absolument! Alors l’intérêt aussi de ces formes, enfin je veux dire des morceaux, des rondins… le fait de les avoir travaillés, c’est-à-dire on a écorcé9 le bois, après on les a fendus10, après on les a coupés à la bonne taille, c’est pour ça que c’est énorme en préparation, mais en même temps on peut aussi, je veux dire, jouer sur les formes. C’est-à-dire, on n’est pas obligé d’avoir des choses très rectilignes, ou très droites. On peut avoir des petites sections, des sections plus grandes, ce qui fait que ça donne aussi une… ça fait comme vous le dites, hein… des galets ou des murs de pierre mais qui n’ont pas toutes les mêmes tailles. Voilà !
Et quand la maison est terminée on a obtenu une maison isolée, fraîche l’été, chaude l’hiver,
– Tout à fait,
Avec une résistance au mauvais temps par les vents du nord ou autres.
– L’isolation de la maison est beaucoup plus, à nos yeux en tout cas, beaucoup plus performante et beaucoup plus saine qu’une maison traditionnelle avec par exemple de la laine de verre11. Voilà! Pourquoi ? Eh bien parce que les coefficients, par exemple, du bois cordé, d’isolation du bois cordé comme de la paille c’est, entre guillemets, ce qu’on a fait de mieux, je dirais, au niveau des coefficients d’isolation, voilà.
D’isolation phonique également?
– L’isolation phonique, oui, elle est meilleure de toute façon, au départ, oui. Mais bon, l’isolation phonique aussi dans une ossature bois, c’est tous les points de jonction de l’ossature elle-même -parce que le bois est très conducteur au niveau du son – donc là, il faut pouvoir placer par exemple des petits morceaux, je veux dire, de liège qui vont faire des… à tous les points de jonction.
Qui vont terminer l’isolation?
– Qui vont terminer l’isolation. Pour limiter l’effet du bois cordé qui… dont on ne voit que les faces, toutes les cloisons intérieures seront faites différemment. Alors par exemple on va utiliser, eh bien, du plâtre par exemple pour des cloisons intérieures comme on va pouvoir aussi utiliser des adobes, c’est-à-dire des briques de terre crue que l’on va réaliser aussi sur le chantier, pour après monter l’intérieur un peu d’une autre manière de façon à, je vais dire, à ne pas… à ce que l’esthétique de la maison intérieure ne soit pas uniquement axée sur le bois cordé, c’est-à-dire des bûches, des bûches, des bûches, des bûches.
Et vous avez éprouvé des difficultés ou des interrogations en ce qui concerne l’administration pour le permis de construire ?
– C’est vrai que c’est pas forcément une démarche simple, mais bon, il faut savoir une chose: c’est que quand on a un plan d’occupation des sols c’est en général le maire qui, je vais dire, qui a le dernier recours quant à savoir s’il accepte ce type de permis, enfin ce permis de construire; et s’il n’y a pas de plan d’occupation des sols cette fois ça passe par la décision de la DDE. Donc nous quand on a fait notre propre démarche, eh bien on a d’une part fait une démarche relativement discrète. On est passés aussi par un architecte de manière à ce que la maison soit structurée, enfin… qu’elle soit bien conforme à l’habitat français. Et puis en troisième lieu aussi, moi, je dirais que on a fait aussi des compromis, c’est-à-dire, j’explique: c’est-à-dire que nous on a fait une dalle qui est aux normes antisismiques, qui corresponde à la région; on a fait… on fera des évacuations d’eau qui nous sont donc imposées dans le permis de construire, tout à fait traditionnelles avec une fosse septique, filtre à sable, avec un rejet au fossé mais avec donc un filtre à sable vertical et puis une fosse de 4000 litres. Donc, si vous voulez, de la même manière on utilisera des tuiles pour pouvoir, eh bien, s’intégrer aussi, parce que dans la région on est une région à tuiles alors que, bon, si on est un peu plus haut en montagne – il faut savoir qu’on n’est qu’à 700 mètres – on va plus vers de l’ardoise. On a eu des remarques, hein, de la part de la DDE. On nous a dit que on avait un aspect qui était peut-être trop rustique. On nous a dit que nos ouvertures ne correspondaient pas forcément au bâti de la région. Bon, et puis des petites choses comme ça. Mais, bon, comme le maire est quelqu’un qui, je veux dire, est, à nos yeux, très ouvert, tout en étant lui-même entrepreneur, il a lui-même décidé, donc, d’accepter ce type de maison. Donc, voilà !
Un autre avantage aussi que j’ai vu c’est que ces dames, les enfants, tout le monde peut contribuer à mettre sa main à la pâte parce que ce sont des matériaux relativement légers.
– Les mortiers de chaux, eh bien, il faut quand même se protéger parce que la chaux brûle, donc on a des grands… des gants qui vont jusque là en latex caoutchouc assez épais, il faut quand même le dire, mais par contre, c’est comme si on montait des châteaux de sable au bord de la mer, quoi, hein. C’est le même type de manipulation. Et les bottes de paille, même si elles sont préenduites, elles ne sont pas très lourdes. Les femmes comme les enfants comme les hommes peuvent très bien se mettre à ce type de travail et construire au fur et à mesure.
-Tout au départ quand on a préparé, fait monter une serre pour stocker des matériaux ou après quand on a vu monter, commencer à monter une ossature bois, quand on a vu venir rentrer des ballots de paille, donc ça a suscité quand même une certaine curiosité tout autour. Il y a le paysan d’à côté qui vient…
Qui en parle aussi autour de…
…qui me dit, tiens, si vous voulez faire -parce que j’ai fait…, on a fait des fenêtres avec des encadrements intégrés en arrondis, oui, il m’a dit : tiens, j’ai un tonneau, si ça t’intéresse, tu pourras intégrer ton tonneau dans le mur pour le garage pour le gabarit, bien sûr. Là on a de l’entraide c’est-à-dire qu’il y a des gens qui sont venus et qui nous on dit : si tu as besoin d’un coup de main ce week-end, pas de problème. Sache que…
Oui c’est un but d’activité pour deux jours de week-end.
-Alors nous, c’est ce qu’on fait. C’est ce qu’on s’amuse à faire du reste – enfin… on s’amuse, façon de parler – c’est que l’été, on va faire au mois de juillet des chantiers ouverts. C’est-à-dire on va pouvoir continuer à apprendre à construire et en même temps on va organiser des week-ends où les gens qui veulent venir… Enfin, pas qui veulent, qui nous ont demandé de participer, eh bien on va leur faire faire une partie du mur de paille, on va leur faire faire une partie de bois cordé, on va leur faire faire des encadrements de manière à ce que eux aussi puissent acquérir différents savoir-faire, c’est tout. Et puis en même temps, c’est vrai, ça nous rendra énormément service.
Financièrement, le coût de l’un par rapport à l’autre?…
– À matériau égal, c’est… effectivement on peut avoir des coûts réduits de 20 à 30%, je dirais. C’est déjà énorme.
Sur une construction, sur le gros oeuvre.
– Sur le gros oeuvre mais en parallèle à ça vous avez quand même une mise en oeuvre du temps qui est énorme. Je vous donne juste un exemple : nous avons ici dans cette maison d’habitation – donc je parle pas du garage – celle qui est en bois cordé, nous avons 60 stères de bois à préparer. On prend des écorceurs ou des planes, donc on prend un rondin de deux ou 3 mètres de long. On écorce tous les rondins. Après les avoir écorcés, on les fend, on les met à la bonne taille et après les avoir fendus on les coupe de façon très précise avec une scie à bûches en longueur de 40, en longueur de 30 parce que on fait des systèmes de poteaux et de coins différents. Donc, je ne sais pas si vous pouvez imaginer le temps que ça prend. C’est énorme, ce type de projet… enfin, ce sont des projets qui sont longs à mettre en oeuvre et qui nécessitent malgré tout énormément de temps de préparation parce que tous les matériaux que l’on utilise c’est des matériaux qui sont à prendre sur le terroir, c’est-à-dire autour des lieux d’habitation où on est et puis, eh bien il faut les ramener. Les amener, les préparer, les travailler, les mettre en oeuvre. Alors les mises en oeuvre ne sont pas difficiles, elles sont même relativement simples, mais par contre tout le temps de préparation est très long.
Et ces maisons en résistance dans le temps elles vont se situer comment?
– Eh bien je pense qu’elles résisteront exactement de la même manière que les maisons anciennes et je vous citerai juste ça, à Pujos par exemple, là où on habite, dans le petit village là, il y a des maisons qui sont faites en terre crue et ces maisons, elles ont plus de 200 ans et je connais, dernièrement… J’ai entendu dernièrement un paysan qui a 85 ans qui m’a dit que il y en avait une qui avait été revendue et sur laquelle on a remonté un étage à partir de murs de terre crue.
D’accord.
– Donc moi j’ai pas trop d’inquiétude.
Au moins une longévité assurée.
– Égale voire identique à celle que vous avez dans le traditionnel, hein, même plus je pense. Sinon on ne le ferait pas je crois. On ne va pas construire pour détruire sa maison dans les cinq minutes quand même.
C’est vrai. Et puis vous aurez au moins la satisfaction de vous dire que vous transmettez quelque chose que vous aurez bâti de vos mains.
– Eh bien, on apprend et en même temps on transmettra parce que on ne sait pas tout et c’est au fur et à mesure qu’on construit qu’on découvre de la même manière et qu’on trouve aussi des solutions qui sont des solutions un peu pratiques, comme les anciens, c’est vrai qu’on redécouvre les savoirs.
Et à ce rythme-là vous voyez la fin de votre chantier quand ?
– Je la vois dans pas mal de temps, c’est-à-dire, moi je me donne encore… Normalement il faudrait qu’on aille assez vite mais on n’aura jamais le temps d’aller assez vite et moi je me donne encore, oui… je pense que au bout de deux ans ça devrait, on devrait quand même en voir le jour.
It could seem a foolish idea to build your own house, if it’s not your trade. And yet it’s an adventure that more and more French people are living.
They’re part of the auto-bioconstruction movement. Bio houses are built with materials that respect the ecology – found in the local environment, without turning to manufactured products or chemicals.
But don’t think they’re copying the hippy camps of the 1970s. The objective is to build houses that are as solid and performing as classic contemporary houses.
Primary school teacher Xavier Petit is in the middle of building his house in the village of Pujos in the foothills of the Pyrenees. He tells us his story:
– The renovation of old houses didn’t suit us although we’d seen a lot of them. There were always things that were or weren’t right. Well the market prices too meant that at a certain point maybe we couldn’t go ahead with that kind of project. We wanted too to to have some space, I’d say, to have bit of a calm spot, I’d say, not necessarily surrounded, not in a housing estate either, if I can put it like that.
– Afterwards we had the chance to buy a plot of land that we find magnificient. So from that point, effectively, we saw the size of the land, we saw the spot which was afterall very pretty. You could say that it’s reminiscent of a postcard. And we said to ourselves: what are we going to build here?
– So what were we going to build? We didn’t want to build something, if you like that didn’t fit in with the environment, the environment of the mountain and then the context of where we were. So we leaned towards choices of construction materials that are considered materials of the region.
-The house that we are going to build will be made out of stacked wood, that’s to say logs piled up and inserted in lime mortar with an air gap between the two, through which we’ll pass the insulation and also the electricty. It’s a technique that comes from Canada. You no longer need to come afterwards with isolants, with plasterboard.
– Afterwards, the other part of the house – well it’s not a house, it’s a garage – which isn’t joined on to the house, well it will be made out of straw walls and those straw walls which are also in fact built up with lime mortar and placed in frames so that there is a rigidity and a restistance to the wind.
It gives the impression of walls in traditional plaster with stones from the country.
– Well the mortar is made from lime with wood and you only see the part of the log which was cut.
So it’s that which gives the impression of a stone integrated into a wall
– Absolutely. So what’s good as well with these shapes, I mean with these pieces, these logs… the fact that we’ve worked on them, that’s to say we’ve taken off the bark, afterwards we’ve chopped them, afterwards we’ve cut them to the right size, that’s why it’s a huge preparation job, but at the same time you can as well I’d say play with the shapes. That’s to say you’re not obliged to have something very square or very straight. You can have little sections, larger sections, which makes it like you said, like pebbles or walls of stone, but not with all the same sizes. There we are!
And when the house is finished, you get an isolated house, cool in summer, warm in winter.
– Completely.
With resistance against bad weather coming from northerly or other winds.
– The insulation of the house perfoms much better and is much more healthy, in our eyes anyway, than in a traditional house with for example glass wool. There we are. Why? Because the coefficient of insulation for stacked wood, as for straw, is the best that’s available, I would say, in terms of the coefficient of insulation.
Sound insulation too?
– Sound insulation, yes, it too is better from the outset yes. But well, sound insulation in a wooden frame it’s also the joints of the frame itself, because wood conducts sound very well – so there you have to put little bits of cork for example, which will do all the joints…
Which will finish off the insulation?
– Which will finish off the insulation. To limit the effect of stacked wood… of which you only see the sides, all the interior partitions will be done differently. So for example we will use plaster on the interior partitions, we can also use adobes – that’s to say bricks made out of raw earth – which we’ll also make on this site, so that afterwards we can build the interior a little bit in a different way… so that the aesthetic aspect of the interior of the house will not be just stacked wood, that’s to say, logs, logs, logs, logs..
And have you had difficulties or questions concerning the authorities for planning permission?
– It’s true that it’s not necessarily an easy project, but well you need to know one thing: that is that when there’s a planning order out for a district, in general it’s the mayor who’s the final arbitrator on whether or not to accept this type of permit; and if there’s no planning order then it goes via a decision from the DDE. So when we took our initiative, well, for one thing we made a relatively discrete initiative. We also went via an architect to ensure that the house was well structured so that it’s in keeping with French housing. And then in the third place, I’d also say we made some compromises, that’s to say, let me explain: that’s to say we have paving that meets with anti-seismic norms, which are in keeping with the region; we’ve done… we’re going to do water drainage, which was laid down in the building permit, which is completely traditional with a sceptic tank, sand filters, with an outlet to a tank but with a vertical sand filter and then a 4000 litre tank. So, if you like, in the same way we’ll use tiles to integrate ourselves because the region is a tiles region whereas if you are a bit higher in the mountains – you should know that we’re only at 700 meters – they tend more towards slate. We had some comments form the DDE. They said that the look was a bit too rustic. They said that the openings didn’t really correspond to the buildings in the region. Well and little things like that. But well, as the mayor is someome, in our eyes, who is very open and is also himself an entrepreneur, he himself decided to accept this type of house. So there we are!
Another advantage as well that I saw is that women, children, everyone can lend a hand because the materials are relatively light.
-The lime mortar, well you have to protect yourself because the lime burns, so we have large… thick rubber latex gloves, which come up to here…. you have to say, but otherwise, it’s like building sand castles by the seaside, it’s the same type of manipulation. And the straw bricks, even if they’ve already been pre-coated, they’re not very heavy. Women and children and men can very easily attack this kind of work and build as they go along.
– Right at the beginning when we prepared… when we built a greenhouse to stock the materials or after when people saw the wooden framework being built, when people saw hay bundles being brought int, that aroused a certain amount of curiousity all around us. There was the country man next door who came…
Who spoke about it to others around him as well…
… who said to me, well, if you want to do, because I’d done… we’d done some windows, with integrated round frames, yes he said to me: I’ve a barrel, if that interests you, you can integrate the barrel in the wall for the garage, for the frame of course. There we have help amongst ourselves, that’s to say there are people who’ve come and who’ve said to us: if you need a little help this weekend, no problem. You should know that…
Yes it’s an activity for a couple of days in a weekend.
-So that’s what we’re doing. That’s what we have fun doing… – have fun, that’s a way of speaking – in the summer, what we’re going to do in July is open sites. That’s to say we are going to continue teaching to build and then at the same time we will organise weekends where people who want to come… Well, not who want to, who have asked us if they can participate, well we will have them make a part of the wall in straw, we’ll have them make a part of the wall in stacked wood, we’ll have them make frames in such a way that they can learn different techniques, that’s all. And then at the same time, it’s true, that will help us enormously.
Financially, the cost of the one relative to the other?
– To have comparable materials, you can have costs reduced by 20 to 30% I would say. That’s already huge.
On a building, on the complete work.
– On the complete work, but in parallel to that you have to spend an enormous amount of time. I will give you just one example: we have here in this house for living in – so I’m not talking about the garage – the part that is in stacked wood, we have 60 cubic meters of wood to prepare. We take bark peelers or planes, so we take a log that’s two or three meters long. We peel the bark from all the logs. After taking off the bark, we chop them, we make them the right size and after chopping them we cut them very precisely with a wood saw into lengths of 40cm and lengths of 30cms because we have systems of posts and of corners that are different. So I don’t know if you can imagine the time that that will take. It’s enormous, this type of project…. well they are projects that are very long to put into action and which need, despite everything, an enormous preparation time; because all the materials that we use are materials that we find in the region, that’s to say around the living area where we are in, well we have to bring them in. We have to bring them in, prepare them, work them, put them to place. So putting things into place isn’t difficult, it’s relatively simple even, but on the other hand all the preparation time is very long.
And these houses, in terms of resisting over time, how do they rate?
– Ah well I think they will resist just as well as old houses and I’ll cite you just that at Pujos, where we live, in that little village there, there are houses made out of raw earth and these houses, they’re more than 200 years old and I know that recently… I heard recently a countryman who was 85 year old who told me that there was one which had been resold and they’d built another floor onto it, from a base of raw earth walls.
OK
– So I’m not too worried.
At least the longevity is guaranteed.
– Equivalent or identical to that which you have in traditional houses, even more I think. Otherwise I wouldn’t do, it I think. You don’t construct to destroy your house after five minutes, after all.
That’s true. And then you will have at least the satisfaction to know that you will pass on something that you built with your own hands.
– Well you learn and at the same you pass on because you don’t know everything and it’s in building that you discover at the same time and that you find solutions as well that are a little bit practical, like in previous generations, it’s true that you rediscover knowledge.
And at this rhythm, when do you see the end of the job?
– I see it a fair time away, that’s to say, I give myself… Normally, we need to go fairly quickly but we’ll never have the time to go fairly quickly and I give myself another, yes… I think that in two years time, it should see the light of day.