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Cette langue, c’est du breton. Pour la sauver, des écoles privées bilingues ont été créées à la fin des années soixante-dix en Bretagne.
That language is Breton. To preserve it, bilingual private schools were created at the end of the 1970s in Brittany.
-Alors ça, c’est une initiative privée. C’est un ami d’ailleurs que je connais depuis très longtemps qui, un jour, a réuni quelques amis autour de lui et puis s’est dit : « On a un problème. Si on compte sur le système, l’école publique ou l’école privée pour regagner du terrain pour la langue, c’est pas la peine, tout espoir est perdu, donc il faut qu’on se lance nous-mêmes et donc il y a eu ce « diwan », qui est le germe, en fait, ça veut dire « germe » en français. Bon, c’est parti, ça a commencé par une école maternelle à Lampaul-Ploudalmezeau, et ensuite, donc, le mouvement a fait tâche d’huile. Et petit à petit, d’autres écoles, d’autres structures se sont ouvertes ailleurs. J’en étais, dans une d’entre elles dans les monts d’Arrée1, et maintenant, on a quand même un réseau d’écoles avec…, d’écoles maternelles, d’écoles primaires, deux collèges et un lycée. Il y a un lycée, donc à Carhaix. Et l’objectif, en fait, de « diwan » a un peu été ralenti. Ils avaient tablé sur 6 000 élèves ; on en est à… entre 2 et 3 000 actuellement, ce qui n’est pas assez, évidemment, mais le… disons que le « diwan » a montré la voie, a ouvert la voie pour l’école publique et l’école privée et se sont ouvertes aussi des filières bilingues dans les écoles publiques et dans les écoles privées. Bon c’est une langue qui n’a pas eu droit de cité dans les écoles pendant très longtemps, qui a été interdite. Bon, il y a des gens qui ont été punis ou qui ont dû porter ou récupérer le symbole parce qu’ils parlaient breton dans la cour de récréation. C’était ça, si on veut, l’une des valeurs républicaines : c’était d’inculquer le français par tous les moyens et donc d’éradiquer totalement tout ce qui pouvait être considéré par nos gouvernements parisiens, considéré comme des patois, donc des sous-langues et c’est une chose que la République française a toujours portée en elle, depuis la Révolution, d’ailleurs : il fallait évidemment, il fallait créer un homme nouveau et cet homme nouveau ne pouvait pas s’exprimer dans les langues dans lesquelles il avait eu l’habitude jusqu’alors de parler.
-So that’s a private initiative. It’s a friend moreover who I’ve known for a very long time who one day gathered a few friends around him and then said: “We have a problem. If we rely on the system, public education or private education to recover ground for the language, it’s not worth it, all hope is lost, so we are going to have to get involved ourselves. And so there was this “diwan”, which is a seed, that means “seed” in French. Well, so we were off, it begun with a Nursery School at Lampaul-Ploudalmezeau, and then, well, the movement snowballed. And little by little, other schools, other structures opened elsewhere. I was part of it, in one of them in Les monts d’Arrée, and now we have a network of schools with Nursery Schools, Primary Schools, two Junior High Schools and a Secondary School, which is at Carhaix. And the objective of the “diwan” has been reduced a bit. They counted on 6000 pupils; we’re at between two and three thousand at the moment which isn’t enough, of course, but… let’s say that the “diwan” has shown the way, it’s opened the way for public and private education and what we’ve seen opening are bilingual departments within public and private schools. Well it’s a language that wasn’t allowed in schools for a very long time, it was forbidden. There were people who were punished or had to wear or carry a sign of punishment because they spoke Breton in the playground. It was that, if you like, one of the values of the republic: it was to inculcate French by all means and so eradicate totally everything that could be considered by our Parisian governments as… considered as patois, sub-languages in other words, and it’s something that the French republic has always contained within it, since the revolution, moreover: it was evidently necessary to create a new man and that man could not express himself using the languages which he had hitherto been used to speaking.
-On a une langue et, la chance qu’on a par rapport au Pays de Galles qui garde 30% de sa population qui parle gallois (nous, on n’en a que 3%, nous): même des gens qui ne parlent pas breton se sentent bretons par divers aspects : la musique, la poésie, l’héritage culturel qui est très difficile à définir mais on a , en fait, un tout qui mérite d’être valorisé parce qu’il apporte aussi beaucoup de richesses au reste de la France, comme toutes les autres cultures qu’il y a en France. Parce qu’il faut pas non plus rester nombriliste, la Bretagne a beaucoup de chance déjà une langue reconnue, des écoles en breton qui fonctionnent, un conseil de la langue bretonne au Conseil général et des mesures, qui, peut-être vont être prises, le jour où la Bretagne signera la Charte des langues minoritaires européennes. Mais on a quand même plus de chance que nos amis Ch’tis, par exemple, ou même les Catalans qui ne disposent, eux, pas du tout de territoire et du coup pas du tout de revendication. Nous, notre territoire sert à revendiquer, en fait, la culture, ce qui est une erreur. Mais on a une culture forte et, oui, c’est vrai, tout le monde se bat un peu pour la garder.
-We have a language and the advantage we have relative to Wales, which has kept 30 per cent of its population Welsh-speaking (we are at only three per cent)… as far as we our concerned, even people who don’t speak Breton feel Breton in different respects: music, poetry, the cultural heritage which is very difficult to define but which we have, in fact, a whole which is worth underlining because it also brings great wealth to the rest of France, as do all the other cultures that exist in France. Because one shouldn’t get too into navel-gazing either; Brittany is very lucky to begin with, in having a language that is recognised, Breton-speaking schools that work, a Breton language council within the Regional Council and measures that maybe will be taken, the day that Brittany signs up to the Charter of European Minority languages. But, still we’re luckier than our friends the Ch’tis, for example, or even the Catalonians who don’t have any territory and therefore don’t have any territorial claims. For us, the territory is used to make cultural claims (which is an error). But we have a strong culture and yes, it’s true everyone battles a little to keep it.
Les Bretons aiment les histoires angoissantes des nuits de pleine lune. Des histoires de mer, de forêts épaisses pleines de fées et de Korrigans.
Bretons like horror stories on nights with a full moon. Stories of the sea, of dense forests full of fairies and Korrigans.
-Il y a beaucoup de similitudes entre toutes les légendes qu’on peut raconter dans le monde. Il y avait un fonds, en fait, qui devait circuler, qui était interprété de façon différente selon les régions, mais on a en Bretagne, quand même un événement d’importance. C’est la publication du « Barzaz Breiz » au XIXe siècle, par le vicomte Théodore Hersart de la Villemarqué. Et ce « Barzaz Breiz », c’est considéré comme un texte fondateur. Il a été contesté parce qu’on a accusé le vicomte d’avoir inventé de toutes pièces et donc il y a eu des thèses contradictoires et il y en a une… la plus récente, en fait, a mis en évidence que le vicomte de la Villemarqué était un authentique collecteur de … qui commence en français « il était une fois , bon, il y avait un prince charmant”. Bon, il y a un peu ce genre de récits. Il y a aussi des choses un peu plus surréalistes, où il y a les séries, par exemple. C’est quelque chose qui peut surprendre. Ce qui montre bien que la palette était très diversifiée dans le peuple, en fait. Ils étaient capables d’inventer ou de raconter un fait divers et de le raconter en vers, en fait, le raconter à leur façon, évidemment, c’était peut-être pas toujours authentique. Même au début du XXe siècle, quand il y avait un fait divers qui se présentait quelque part, un fait divers, assez…, disons une histoire criminelle ou autre chose. Il y avait des gens, qui étaient souvent des mendiants, qui venaient, disons, se faire raconter ce qui se passait et puis qui composaient, avec ce qu’ils entendaient, une « Gwerz » en fait, et puis elle était chantée. Et ça permettait, en fait, à une certaine information de passer. On n’avait pas la radio, on n’avait pas le… C’est vrai que les journaux n’étaient pas répandus et ces feuilles volantes permettaient de faire passer certains messages, de raconter certaines histoires. Des histoires vraies.
-There are lots of similarities between all the legends that people tell around the world. There was a base which must have circulated, which is interpreted in different ways according to the region, but there is nevertheless in Brittany an important event. It’s the publication of “Barzaz Breiz” in the 19th century, by Viscount Théodore Hersart de la Villemarqué. And this “Barzaz Breiz” is considered as a founding text. It’s been challenged because people have accused the Viscount of making it up as he went along and there are conflicting theories, and there’s one, the most recent in fact, which has emphasised that the Viscount of Villmemarqué was a genuine collector of stories that begin in English “Once upon a time there was a Prince Charming…” Well, there’s a little bit that kind of tale. There are also things that are a little bit more surrealist, or there are “the series”, for example, they’re something that people can find surprising. But that shows that the palette was very diversified within the population, in fact. They were capable of inventing or telling a story and telling it in verse, in fact, to tell it in their way. Evidently they were maybe not always authentic. But even in the beginning of the 20th century, when there was a human interest story which happened somewhere, a news story that was sufficiently… let’s say a criminal story or something. There were people who were often beggars, who came, let’s say, to be told the story, and then compose, with what they heard, a “Gwerz” in fact and then it was sung. And that allowed for a certain type of news story to circulate. They didn’t have radio, they didn’t have… It’s true that newspapers weren’t widespread and these fly sheets allowed certain messages to spread, for certain stories to be told. Real stories.
-Non, les Bretons sont très français, vraiment. Il y a même des Bretons qui sont plus « antilangue bretonne » que certains Français parce qu’ils ont bien été marqués par tous les préjugés et puis bon, la politique (à l’école) de punition. Sinon, moi, je dirais peut-être un peu la musique parce que c’est vrai que, même moi, je suis pas très portée sur la culture bretonne mais quand tu te balades en voiture et que, d’un coup, tu as un super beau morceau avec un peu de cornemuse, de biniou, de bombarde2, voilà, et que tu as la mer en face, qu’il fait beau, forcément ça te fait des petits frissons.
-No, Bretons are very French, really. There are even some Bretons who are more “against the Breton language” than certain French people, because they’ve been affected by all the prejudices and then the policy of punishment at school. Otherwise I would say maybe the music (is an important aspect). It’s true that even for me, who’s not very into Breton culture… but when you drive around in the car and all of a sudden there’s a great track with a bit of bagpipes, of Breton bagpipes, of bombarde, that’s it, and you have the sea in front of you, and the weather is fine, of course that creates little shivers of emotion.
-Alors ça, c’est aussi une chose : la diversité des paysages en Bretagne a attiré un certain nombre d’artistes dont des peintres, évidemment, on a l’École de Pont-Aven3, la très célèbre école avec des gens comme Gauguin et tout ce qui gravitait autour. Et ils trouvaient, en Bretagne, en fait, un terrain d’exploration qui pouvait exister aussi ailleurs mais, ici, ils avaient quand même une palette de couleurs, une météo, en fait, qui leur donnait des ciels qui pouvaient passer du bleu éclatant au gris, au noir, en passant par différentes nuances, évidemment. La Bretagne a toujours été une source d’inspiration pour les peintres, en fait, oui. Sans doute, c’est dû aux paysages, disons à leur diversité aussi. Sur la côte trégoroise d’où je suis originaire, vous avez un chapelet d’îles et d’îlots, à marée basse évidemment, que l’on découvre, on peut y accéder à pied. Et quand la mer monte évidemment, on a un paysage tout à fait différent. Il y a une magie dans ce paysage que la marée, en fait, permet peut-être de mieux appréhender.
-Well that’s also another thing: the variety of landscapes in Brittany has attracted a certain number of artists, including painters, of course, there was the Ecole Pont-Aven, the very famous schools with people like Gauguin, and everything that circulated around that. And they found in Brittany, in fact, a base for exploration which could have existed elsewhere but here they had a palette of colours, the weather, in fact, which gave them the skies that could change from bright blue to grey, to black, going via different nuances, obviously. Brittany has always been a source of inspiration for painters, in fact, yes. Without doubt it’s due to the landscapes, let’s say to their diversity too. On the Trégoroise coast, from where I come, you have a cluster of islands and small islands; it’s at low tide of course that you can explore them, you can get there by foot. And when the sea rises of course, you have a completely different countryside. There’s a magic in this countryside that in fact the tide maybe helps you understand better.
Historiquement, la culture bretonne persiste comme en témoigne notre ancêtre Astérix. Les fameux albums d’Uderzo et Goscinny nous aident à remonter le cours de l’histoire. Rien n’a changé dans l’histoire de la Bretagne depuis la naissance d’Astérix, à moins que ce ne soit le contraire… Car l’histoire du village d’Astérix, de son druide (son prêtre) et de son barde (son musicien) et de tous ses phénomènes (dont Obélix) nous replonge dans la profondeur des forêts toujours actuelles, la forêt de Paimpont, par exemple, qui passe pour être l’ancienne forêt de Brocéliande, laquelle abritait Merlin l’Enchanteur et la fée Viviane, et la légende du roi Arthur.
Historically, the Breton culture survives, our ancestor Astérix is a testimony to that. The famous albums of Uderzo and Goscinny help us to trace back the course of history. Nothing has changed in Brittany’s history since the birth of Astérix, unless it’s contrary… Because the story of Astérix’s village, of his druid (his priest) and of his bard (his musician) and of all his weird characters (including Obélix) plunges us again into present-day forests, the Paimpont forest, for example, which passes as the former forest of Brocéliande, that which was home to Merlin the Enchanter, and the Fairy Viviane and the legend of King Arthur.
Poétiquement, dans les forêts, les landes, vastes terres battues par le vent, les étangs, les côtes rocheuses, toute la nature suggère des croyances mythiques comme dans les autres parties du monde celte, l’Ecosse, l’Irlande, le pays de Galles ou la Cornouaille.
Poetically, in the forests, the moors, vast territories beaten by the wind, the ponds, the rocky coasts, all of nature is suggestive of mythical beliefs, as in other parts of the Celtic world, Scotland, Ireland, Wales, or Cornwall.
Le Château de Combourg, où François-René de Chateaubriand a passé sa jeunesse, engendra ses pensées romantiques, mélancoliques et pleines d’enthousiasme pour la beauté et le mystère de la Nature. Chateaubriand en parle ainsi dans ses ‘Mémoires d’outre-tombe’.
Cornbourg Castle where François-René de Chateaubriand spent his youth, and gave birth to his romantic thinking, melancholy and full of enthusiasm, for the beauty and mystery of nature. Chateaubriand talks thus about it in his “Memoirs from Beyond the Grave.”
“Il me manquait quelque chose pour remplir l’abîme de mon existence : je descendais dans la vallée, je m’élevais sur la montagne, appelant de toute la force de mes désirs l’idéal objet d’une flamme future ; je l’embrassais dans les vents ; je croyais l’entendre dans les gémissements du fleuve ; tout était ce fantôme imaginaire, et les astres dans les cieux, et le principe même de vie dans l’univers… “
“Something is missing to fill the void in my existence: I descend into the valley, I rise up on the mountain, calling with all the strength of my desires of the ideal image of a future love; I kissed her in the wind; I believed to I heard her in the wailing of the river. Everything was this imaginary ghost, and the stars in the sky, and the principle itself of life within the universe…”
Géographiquement la Bretagne, ou le nez de l’Europe comme on la nomme quelquefois, est une région bordée de côtes découpées. La mer est partie intégrante de la vie des Bretons, marins pêcheurs par nécessité économique -le sol breton étant pauvre-, par tous les temps et les dangers, rêvant au retour au pays. La Paimpolaise est une chanson du patrimoine écrite par Théodore Botrel en 1895. Botrel est le chanteur breton le plus connu et La Paimpolaise le chant breton le plus connu dans le monde, surtout au Québec.
Geographically Brittany, or the nose of Europe as it is sometimes called, is a region bordered by jagged coastline. The ocean is tightly integrated into the life of the Bretons, sailors by economic necessity -the Breton soil being poor – in all weathers and in face of all dangers, they dream of returning to their country. La Paimpolaise is a song that’s part of the heritage, written by Theodore Botrel in 1895. Botrel is the most well-known Breton singer and La Paimpolaise the most well-known Breton song in the world, especially in Quebec.
I like Paimpol and its cliffs
Son église et son Grand Pardon
Its church and its Grand Pardon festival
J’aime surtout la Paimpolaise
I especially like the Paimpolaise
Qui m’attend au pays Breton
Who awaits me in the region of Brittany
Quittant ses genêts et sa lande
Leaving its genets and its moors
Quand le Breton devient marin
When a Breton becomes a sailor
Pour aller aux pêches d’Islande
In order to go the fisheries of Iceland
Voici quel est le doux refrain
Here is the gentle refrain
Que le pauvre gars
That the poor guys
Fredonne tout bas :
Hum softly:
J’aime Paimpol et sa falaise
I like Paimpol and its cliffs
Son église et son Grand Pardon
Its church and its Grand Pardon festival
J’aime surtout la Paimpolaise
I especially like the Paimpolaise
Qui m’attend au pays Breton
Who awaits me in the region of Brittany
Le brave Islandais sans murmure,
The good Icelanders without a murmur,
Lance la ligne ou le harpon,
Cast their line or their harpoon,
Puis dans un relent de saumure,
Then with a whiff of brine,
Il se couche dans l’entrepont…
They sleep in a warehouse…
Et le pauvre gars
And the poor guys
Soupire tout bas :
Sigh softly:
Je serais bien mieux à mon aise,
I would be much more at ease,
Devant un joli feu d’ajonc,
In front of a nice gorse bush fire,
À côté de ma Paimpolaise,
Next to my Paimpolaise,
Qui m’attend au pays Breton
Who awaits me in the region of Brittany.
Mais souvent l’Océan qu’il dompte
But often the ocean which he tames
Se réveille, lâche et cruel,
Wakes up, cowardly and cruel,
Et lorsque le soir, on se compte,
And when, in the evening, we count,
Bien des noms manquent à l’appel…
All of the names who missed the call,
Et le pauvre gars
And the poor guys
Fredonne tout bas :
Murmur softly:
Pour servir la marine française,
To serve in the French navy,
Comme il faut plus d’un moussaillon,
Which more than one ship’s apprentice has to,
J’en causerai à ma Paimpolaise,
I will talk about it to my Paimpolaise,
Qui m’attend au pays Breton.
Who awaits me in the region of Brittany.
Les côtes bretonnes sont parsemées d’églises et de petites chapelles où prier pour le retour des marins. Le Grand Pardon mentionné au premier couplet de la Paimpolaise, c’est un ensemble de cérémonies religieuses avec des processions, des messes à une date fixe dans un sanctuaire, un village ou une ville.
The Brittany coast is dotted with churches and little chapels where they pray for the return of the sailors. The Grand Pardon mentioned in the first verse of la Paimpolaise is a group of religious ceremonies with processions and masses on a fixed date in a sanctuary, a village or a city.
On ne peut séparer non plus la Bretagne, ses paysages et son architecture de la ferveur religieuse. Les calvaires sont des monuments érigés devant les églises, très particuliers à la Bretagne. Le calvaire groupe autour du Christ en croix, accompagné de la Vierge et de saint Jean, des épisodes de la Passion. Le socle de la croix est enrichi par un nombre plus ou moins grand de scènes de la vie du Christ ou de la Vierge et peut prendre des dimensions monumentales.
You also can’t separate Brittany, its countryside and its architecture from its religious fervour. The wayside crosses are monuments erected in front of churches, very distinctive to Brittany. The crosses consist of a group gathered around Christ on the cross, accompanied by the Virgin and Saint John, scenes from the Passion. The base of the cross is enhanced by a varying number scenes from the life of Christ or from the Virgin and can take on monumental proportions.
Les calvaires finistériens de Guimiliau -plus de 200 personnages représentés sur deux niveaux- (1581-1588), Saint-Thégonnec (1610), Pleyben -28 épisodes de la vie du Christ- (1555) et de Plougonven (1554) sont les plus spectaculaires.
The wayside crosses by Guimiliau – more than 200 characters represented on two levels (1581-1588), Saint-Thégonnec (1610), Pleyben – 28 scenes from the life of Christ – (1555) and by Plougonven (1554) are the most spectacular.
Alors,la Bretagne? Ancrée dans sa mythologie? Elle persiste en tout cas dans son folklore. Voici un groupe de musique moderne, Manau, sur du rap d’inspiration celtique. Toute une saga de la tribu de Dana, déesse celtique. Et le vent souffle sur les plaines de la Bretagne armoricaine…
So, Brittany? Anchored in its mythology? The folklore certainly continues. Here’s a modern musical group, Manau, rap with a Celtic inspiration. All a saga about the tribe of Dana, a Celtic goddess. And the wind blows on the plains of Armorican Brittany…
The Tribe of Dana
Le vent souffle sur les plaines de la Bretagne armoricaine.
The wind blows on the plains of Amorican Brittany
Je jette un dernier regard sur ma femme, mon fils et mon domaine.
I cast a final look at my wife, my son and my land.
Hakim, le fils du forgeron, est venu me chercher;
Hakim, the son of the ironmonger, has come to look for me;
Les druides ont décidé de mener le combat dans la vallée.
The druids have decided to take the battle into the valley.
Là où tous nos ancêtres, de géants guerriers celtes,
There where all our ancestors, giant Celtic warriors,
Après de grandes batailles se sont imposés en maîtres.
Have imposed themselves as masters after great battles.
C’est l’heure maintenant de défendre notre terre
It’s time now to defend our territory
contre une armée de Simériens prête à croiser le fer.
against an army of Simériens who are ready to clash arms.
Toute la tribu s’est réunie autour des grands menhirs
All the tribe is gathered around the giant menhirs
pour invoquer les dieux afin qu’ils puissent nous bénir.
To call on the Gods so that they might bless us.
Après cette prière avec mes frères, sans faire état de zèle,
After that prayer with my brothers, without getting zealous,
Les chefs nous ont donné à tous des gorgées d’hydromel
The chiefs gave all of us shots of nectar from the Gods
Pour le courage, pour pas qu’il y ait de faille,
In order that keep our courage, in order that there be no flaw,
Pour rester grands et fiers quand nous serons dans la bataille.
To remain great and proud when we will be in battle.
Car c’est la première fois pour moi que je pars au combat
It’s the first time for me that I have gone into battle
Et j’espère être digne de La tribu de Dana.
And I hope to be worthy of Dana’s tribe
Dans la vallée (ho,ho) de Dana (la la li la).
In the valley of Dana,
Dans la vallée (ho,ho), j’ai pu entendre les echos
In the valley I could hear the echoes
Dans la vallée (ho,ho) de Dana (la la li la).
In the valley of Dana.
Dans la vallée (ho,ho), les chants de guerre près des tombeaux.
In the valley, war cries near the tombs.
Après quelques incantations de druides et de magie,
After several chants of druids and magic,
Toute la tribu, le glaive en main, courait vers l’ennemi.
The entire tribe, double-edged sword in hand, ran to the enemy.
La lutte était terrible et je ne voyais que des ombres,
The battle was fierce, and all I could see was shadows
Tranchant l’ennemi qui revenait toujours en surnombre.
Cutting down the enemy who came back always more numerous.
Mes frères tombaient l’un après l’autre devant mon regard,
My brothers fell one after another as I watched,
Sous le poids des armes que possédaient tous ces barbares,
Under the weight of the arms that all these barbarians carried
Des lances, des haches et des épées dans le jardin d’Eden
Lances, axes and swords in the garden of Eden
qui écoulaient du sang sur l’herbe verte de la plaine.
which spilt blood on the green glass of the plane.
Comme ces jours de peine, où l’homme se traîne
Like those painful days where a man wanders
À la limite du règne du mal et de la haine.
Close to the edge of the reign of evil and hatred.
Fallait-il continuer ce combat déjà perdu ?
Should he continue this battle already lost?
Mais telle était la fierté de toute la tribu.
But such was the pride of all the tribe.
La lutte a continué comme ça jusqu’au soleil couchant,
The fight continued like that until sunset,
De férocité extrême en plus d’acharnement;
With an extreme ferocity as well as furious energy;
Fallait défendre la terre de nos ancêtres enterrés là,
We had to defend the territory of our ancestors buried there,
Et pour toutes les lois de La tribu de Dana.
And for everyone the laws of Dana’s tribe.
Au bout de la vallée on entendait le son d’une corne,
At the end of the valley we heard the sound of a cornet,
D’un chef ennemi qui rappelait toute sa horde.
Of an enemy leader who was calling back all his hoard.
Avait-il compris qu’on lutterait même en enfer
Had he understood that we would continue fighting even in hell
Et que à La tribu de Dana appartenaient ces terres ?
And that these lands belonged to the tribe of Dana?
Les guerriers repartaient, je ne comprenais pas
The warriors left again, I didn’t understand
Tout le chemin qu’ils avaient fait pour en arriver là,
All the travelling they’d done to come to that point,
Quand mon regard se posa tout autour de moi,
When I looked all around me,
J’étais le seul debout de la tribu ; voilà pourquoi
I was the member of the tribe standing; that was why.
Mes doigts se sont écartés et tout en lâchant mes armes,
My fingers are spread and even as I dropped my arms,
Et le long de mes joues se sont mises à couler des larmes.
And down the length of my cheeks tears ran
Je n’ai jamais compris pourquoi les dieux m’ont épargné
I have never understood why the gods spared me
De ce jour noir de notre histoire que j’ai contée
On this black day in history which I have recounted.
Le vent souffle toujours sur la Bretagne armoricaine
And the wind still blows on Armoricain Brittany
Et j’ai rejoint ma femme, mon fils et mon domaine.
And I have rejoined my wife, my son and my land.
J’ai tout reconstruit de mes mains pour en arriver là,
And reconstructed everything with my hands to get there,
Je suis devenu roi de La tribu de Dana.
I have become the kind of Dana’s tribe.
L’emploi de ‘il était’ ou ‘il y avait’
-Il était une fois, il y avait un prince charmant.
Vous avez dans le reportage une phrase à propos du vicomte de Villemarqué qui rassemblait toutes les rumeurs du pays, toutes les histoires que les gens se racontaient et qui finissaient par ressembler à des contes de fées, lesquels débutent toujours par "il était une fois".
Or dans le reportage, l’auteur de cette phrase emploie doublement "il était une fois" et "il y avait", ce qui a le même sens. Il aurait pu se contenter de dire "Il était une fois un prince charmant", ou bien "Il y avait une fois un prince charmant". De fait il a dit les deux, comme on fait souvent des redondances quand on parle.
-Les deux expressions sont-elles pour autant interchangeables?
-La réponse est non, en tout cas pas dans tous les cas.
I) En principe "Il était une fois" est l’expression consacrée qui commence une fable, un récit de fiction, un conte. Selon ce principe, "il y avait une fois un prince charmant" est moins approprié que "il était une fois un prince charmant". (En toute rigueur, "il y avait une fois un prince charmant" ne serait pas une faute de français.)
"Il était" (avec un ‘il’ impersonnel) est une vieille forme de "il y avait" ou "c’était". De nombreuses chansons populaires commencent par "il était", comme "Il était une bergère qui gardait ses moutons" ou encore "Il était un petit navire", etc.
L’expression s’emploie au présent: il est.
-Il est des pays où le ciel est toujours bleu (j’invente).
On pourrait trouver cela dans un style poétique, en tout cas très formel.
-Il fut un temps où les soldats allaient à cheval.
(Un style narratif formel aussi au passé simple)
On peut trouver la forme négative : "Il n’est aucune fleur plus belle que la rose".
Les autres temps sont moins usités, même en littérature.
II) En français moderne et courant on utilise "il y a" pour situer une action, un événement. À vrai dire, les confusions que j’entends chez les élèves se produisent presque toujours à l’imparfait ("il était" au lieu de "il y avait")
-Il y avait beaucoup de monde dans les rues aujourd’hui.
(et non ‘il était beaucoup de monde’; ça ne se dit pas)
En ce qui concerne "il y a ", tous les temps de tous les modes grammaticaux sont permis. Il y a eu, il y aura, il y aurait.
Mon conseil : pour vous exprimer, choisissez "il y a / il y avait", si vous avez des doutes.