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-Bon pour vous dire. Quand c’est les Parisiens qui appellent, par exemple, ils disent qu’on a l’accent du soleil.
-Well, I’ll tell you. When the Parisians call, for example, they say that we have a sunny accent.
Des pins à perte de vue, de longues, longues routes toutes droites. Ce paysage et cet accent nous viennent des Landes, au sud-ouest de la France. Capitale : Mont de Marsan.
Pine trees as far as the eye can see, long, long straight roads. This countryside and this accent come to us from Landes, in the south-west of France. Capital: Mont de Marson
-Je suis né dans ce petit village, à quinze kilomètres de Dax. C’est un village de 300 habitants. C’était culture, bétail, à l’époque de ma jeunesse, il y avait de tout, quoi : volailles, bétail, tout. Après… Bon j’ai 70 ans. Ma carrière, j’ai fait chauffeur, j’étais dans le bâtiment, dans le traditionnel. Il y a dix ans, une dizaine d’années que je suis à la retraite. Si vous prenez sur Dax, vous avez tout le côté droit, c’est les Landes, les vraies Landes de Bordeaux, jusqu’à Capbreton, c’est tout plat. C’est que des pins. Pins, c’est Maransin qu’on appelle. C’est tout plat. Vous pouvez vous perdre quand même dans des… on appelle ça des pièces de pins. Si vous vous perdez sur une piste, par exemple, vous pourriez y passer la nuit. Ça arrive, ça existe, ça. Mais le côté gauche de l’Adour, là, c’est plutôt… pas montagneux, mais c’est vallonné. C’est très beau, quoi, il y a des villages magnifiques, quoi. On appelle ça la Chalosse.
-I was born in this little village fifteen kilometres from Dax. It is a village of 300 residents. It was farming, animals, at the time of my youth, there was everything though: poultry, beasts, everything. Later… Well, now I’m 70. My working life, I was a driver. I was in building, in the traditional sector Ten years ago, ten years or so I have been retired. If you start at Dax, you have Landes all to the right there, the real Landes of Bordeaux, right up to Capbreton, it’s all flat. There are only pines. Pines, that’s the region called Maransin. It’s completely flat. You can get lost however in… we call that pineland. If you get lost on a track for example, you could spend the night there. That happens, all right, really. But on the left side of the Adour, there, it’s rather, not mountainous, but it’s hilly. It’s very nice, like, there are wonderful villages all right. We call that Chalosse.
-Je pense que la plus grande fierté du Landais, c’est son hospitalité, puisqu’on dit que, dans les Landes, le village le plus accueillant des Landes, c’est Pomarez. C’est un petit village qui est au cœur de la Chalosse et donc reconnu pour son accueil. C’est vrai que le Landais, bon si vous venez faire les fêtes de Dax, tout ça… c’est peut-être pas un bon exemple parce qu’il y a un mélange de gens, mais le Landais est reconnu pour sa gaieté, pour sa façon de faire la fête, on dira, le Landais est très fêtard. Alors nous, ce que nous aimons, c’est beaucoup la fête, c’est vrai, le rugby, la course landaise1, qui mérite d’être vue au moins une fois dans sa vie et puis, je pense qu’on aime bien manger. Voilà ! Je crois qu’on peut se passer de plein de choses mais c’est naturel, on aime la bonne chère et on mange bien chez nous.
-I think that the greatest pride of the people of Landes is their hospitality, as they say that in Landes, the most welcoming village of Landes is Pomarez. It’s a little village which is in the heart of Chalosse, and famous for its welcome. It is true that the people of Landes, well if you come for the festivals of Dax and all that, that’s maybe not a good example because there’s a mixture of people, but the people of Landes are known for their good spirits, for their way of celebrating their festival; we could say, the people of Landes are party types. So for us, what we like is partying, that’s true, rugby, the Landes Tournament which deserves being seen at least once in your life, and then I think that we really like eating. You see! I think that you can do without a lot of things, but that’s natural, we love good food and we eat well here.
-J’ai commencé à aimer le rugby à 14 ans, parce que je suis arrivée en France à 14 ans parce que je suis pas née à Dax. Je suis arrivée à Dax à 14 ans et je me suis de suite2 intéressée au rugby, parce que c’est primordial à Dax. On peut pas vivre à Dax et ne pas aimer le rugby. J’allais tous les dimanches au stade et j’aime le rugby et c’est dans la peau ! Et puis, après, je suis allée en vacances à Narbonne et je me suis aperçue que tout le monde connaissait Dax par le rugby. Quand je disais que j’étais à Dax : « Ah oui, Dax c’est le rugby. ». Parce que Narbonne aussi est une ville de rugby.
-I began to like rugby when I was 14 because I came to France when I was 14 because I was not born in Dax. I arrived in Dax when I was 14 and I became interested in rugby right away because that’s second nature in Dax. You cannot live in Dax and not love rugby. I used to go to the stadium every Sunday and I love rugby, it’s in my blood! And then, later, I went on vacation to Narbonne and it seemed to me that everyone knew Dax for rugby. When I said that I was from Dax: “Ah yes, Dax, that’s rugby”. Because Narbonne is also a rugby town.
La fête, le rugby, une bonne table, avec magret de canard, foie gras accompagné de Floc et d’Armagnac. Ces plaisirs, les gens du sud-ouest aiment les accompagner de chansons.
Partying, rugby, a good meal with duck breast, goose liver accompanied by Floc and Armagnac. These pleasures, the people of the south-west like to accompany with song.
-Je chante énormément, dans les mariages, tout seul et tout ça, mais là, quand j’ai vu ce que faisait le Pays Basque, c’est énorme. C’est terrible ! Eux, ils chantent avec trois ou quatre voix. Les hommes, je parle des hommes. C’est terrible. Etcheverry3, vous connaissez Etcheverry, le chanteur ? Mais là, vous avez un Etcheverry, vous l’avez à chaque maison. Vous comprenez ? Tandis que chez nous, on chante, mais plutôt du « la la la », dans les mariages, on se lève, on fait les fous, sur les tables, debout, les jeunes… C’est le folklore. Il y a une fête dans mon village qui est énorme : 6 ou 700 repas, mais ça a changé, ça aussi. Autrefois, on chantait dans les mariages, on avait des chorales, tout ça, on chantait davantage, oui.
-I sing a lot, at weddings, on my own and so on, but then when I saw what happens in the Basque country, that’s huge. Quite extraordinary! They sing in three or four part harmony. The men, I am talking about men. It’s amazing. Etchverry, you know Etchverry, the singer? Over there, you have an Etchverry, you have one in every house. You know? Whilst here, we sing but rather “la la la”, at weddings we get up, play the clown, on the tables, standing, the young people… that’s folklore. There’s a festival in my village which is very big: six or seven hundred meals, but that’s changed, that too. At one time we used to sing at weddings, we had choirs and all that, we used to sing more, yes.
On chante en patois en particulier. Le patois des Landes ressemble à la plupart des dialectes du sud de la France, dérivés d’une même langue : l’occitan.
People sing especially in local patois. The patois of Landes resembles many of the dialects of the south of France, derived from the same language: Occitan.
-Mes petits enfants comprennent le patois, ils ne le parlent pas, mais mon fils parle le patois : (en patois : Je m’appelle Jean-Pierre, j’ai 70 ans). C’est le patois des Landes. Qué ba plâ ? Si je vous dis Qué ba plâ, par exemple, je vous pose une question. Qué ba plâ, ça veut dire : je vous demande si vous allez bien. Voilà. Adishats, je peux vous dire Adishats, ça veut dire Adishats, ça veut dire « au revoir » !
-My grand children understand Patois, they do not speak it, but my son speaks Patois: “My name is Jean-Pierre and I am 70 years old”. That’s the patois of Landes. “Que ba pla”. If I say to you “Que ba pla”, for example, I am asking you a question. “Que ba pla” that means: I am asking you if you are alright. You see. “Adishats”, I can say to you “Adishats”, that means “so long”.
-Pour une petite anecdote, j’ai eu un directeur, à l’époque, qui venait de Paris et donc qui n’acceptait pas cet accent plat du sud de la Loire. Lui disait qu’il y avait l’accent du nord de la Loire et du sud de la Loire, donc nous, on était le sud de la Loire et il trouvait qu’on avait l’accent qui, commercialement, ne passait pas bien. Donc… et moi, je me suis toujours fâchée avec lui parce que moi, pure Landaise, il était jamais question de me changer mon accent. J’en suis incapable, même si j’essaie d’y mettre une pointe, c’est pas possible.
-For a little story, I had a manager at one time who came from Paris and so he didn’t understand the flat accent from the south of the Loire. He used to say that there was the accent from the north of the Loire and from the south of the Loire, so we, we were from the south of the Loire, he found that we had an accent which, business wise, did not go down well. So… personally, I was always annoyed with him as being Landes through and through, there was never any question of changing my accent. I am incapable of that, even if I try to make a point of doing it, it’s not possible.
Optons résolument pour la gastronomie et passons directement à table, comme on dit chez nous!
Let’s resolutely go for gastronomy and go straight away to the table, as we say here.
Pas de meilleur guide gastronomique que notre Maïté nationale pour découvrir le sud-ouest. Elle a animé une émission culinaire pendant des années avant de se consacrer entièrement à son restaurant de Rion-des-Landes en Aquitaine avec son mari, Pierrot. Ne manquez pas d’y faire halte si l’occasion se présente!
No better gastronomic guide than our national treasure Maite for discovering the south-west. She presented a food programme for years before devoting herself entirely to her restaurant Rion-des-Landes in Aquitaine with her husband, Pierrot. Don’t miss stopping off there if you have the chance.
D’un naturel généreux, Maïté revendique une cuisine simple. Une cuisine riche où les plats en sauce sont à l’honneur, pardi! “Dans le Sud-ouest, dit-elle, on est très doué pour les sauces. Sans les sauces, pas de bonne cuisine ! Pour moi, une viande rôtie ce n’est pas de la cuisine.” Avec elle, pas de chichi1! Que les âmes sensibles et autres végétariens et macrobiotes en tous genres détournent le regard, car pour elle rien ne vaut le produit sain et frais, l’animal vif, pour préparer les meilleurs plats.
A generous person by nature, Maite defends simple cooking. Rich food where sauce dishes take pride of place, by Jove! “In the south-west,” she says, “we have a talent for sauces. Without the sauces, it’s not good cooking! To me, a roast is not cooking.” In her kitchen, no fuss. Let sensitive souls and other vegetarians and all types of followers of macrobiotics look away, as she considers nothing is more important than a healthy fresh product, a live animal, for preparing the best dishes.
À telle journaliste lui demandant : “Comment expliquez-vous cette qualité supérieure de vos produits dans le sud-ouest ?”, elle répond sans hésiter : “Comme on a tout sur place, les produits sont donc excessivement frais. Là, par exemple je viens d’aller chercher des foies de canard. Les bêtes viennent tout juste d’être tuées. Dans les autres régions, on est obligé de prendre des foies sous vide qui ont déjà quatre ou cinq jours…”
To a journalist who asked her: “How do you explain the superior quality of your products from the south-west?” she answered without hesitation: “As we have everything to hand, the products are exceedingly fresh. Just there, for example, I have just been to fetch some goose livers. The geese had just been slaughtered. In other areas they have to accept packaged goose livers which are already four or five days old…”
Quatre ou cinq jours, mais vous n’y pensez pas? Considérez plutôt le regard décidé qu’elle porte sur une anguille fraîche et vive et grasse à souhait qu’elle s’apprête à faire passer à la casserole2. Cette vidéo est devenue un morceau d’anthologie.
Four or five days, what do you think about that? Consider, rather, the look of determination she fixes on a fresh fat-as-you-like live eel that’s preparing to put into the pot. This clip has become something of a legend.
Maïté et son auxiliaire Micheline considèrent avec intérêt leur futur repas : des anguilles vivantes.
Maite and her assistant Michèle are weighing up interest their future meal: live eels.
Micheline: Alors, elles sont vivantes là?
Micheline: So they’re alive there?
Maïté: Oui
Maite: Yes
Micheline: -Pour le moment, elles dorment bien gentiment.
Micheline: For the moment, they’re sleeping sweetly
Maïté: Laissez-les…
Maite: Leave them…
Micheline: Vous croyez?
Micheline: Do you so?
Maïté: Oui
Maite: Yes.
Micheline: J’ai peine à vous croire. Alors qu’est-ce qu’il va falloir faire?
Micheline: I can hardly believe you. So what has to be done?
Maïté: Eh bien il va falloir les assommer, et les tuer, bien entendu. Voilà! Alors pour les tuer… Je vais peut-être l’assommer, on va voir, mais autrement il faut les inciser, là, tout le tour.
Maite: Well we have to knock them out and kill them, of course. That’s it. So to kill them… I’m going maybe to knock it out, we’ll see, but otherwise you have to cut there, all the way round.
Mais l’anguille n’est pas d’accord, essaye de s’échapper. Maïté la persuade :
But the eel doesn’t agree, and tries to escape. Maite coaxes it:
– Bouge pas ma chérie, ne bouge pas ma chérie. C’est rien…
-Don’t move my darling, don’t move my darling. It’s nothing…
La suite est délectable. Eh oui, en cuisine le chemin est long du produit brut jusqu’à l’assiette.
What follows is a delight. Ah yes, in cooking the road is long from raw product to dish.
Que d’effluves, de saveurs dans cette cuisine ‘de grand-mère’ comme Maïté aime le rappeler.
Just juices and flavours in this “grandmother’s” cooking as Maite likes to call it.
Quant à la soupe garbure, c’est, autant dire, “le petit Jésus en culotte de velours3“. Des légumes et du confit de volaille. Maïté n’est pas la seule référence. Voyons Marie-Noëlle! Sa garbure est un délice. Comme dit le monsieur qui la déguste, en bouleversant les comparatifs : “Mieux ce serait pire… C’est pas possible. C’est superbe!”
As for garbure soup, put it this way, it’s “Little Jesus in velvet pants”. Vegetables and chicken in aspic. Maite is not the only standard bearer in the matter. Let’s see Marie Noelle! Her garbure is a delight. As the man who tastes it says, turning his comparatives upside down : “Better would be worse… It’s not possible. It’s superb!”
La garbure se sert accompagnée de fines tranches de pain de campagne rassis. À ne pas oublier, une bouteille de bon vin rouge pour le chabrot4.
Garbure is served with thin slices of stale country bread. Don’t forget a bottle of good wine for the pot.
Les spécialités abondent dans le sud-ouest: Poulet basquaise, Cannelés de Bordeaux, Tournedos Rossini, Daube Béarnaise, Entrecôte bordelaise!
There are many regional dishes in the south-west: Basque chicken, Bordeaux Cannales, Rossini steak, Daube in Bearneaise sauce, Bordeaux filet of beef.
Mais quittons les plaisirs de la table pour une bonne balade digestive à l’assaut de la Dune du Pyla.
But let’s leave the pleasure of the table for a good walk as a digestive, climbing the sand dune of Plya.
La Dune du Pyla fait partie des curiosités naturelles du littoral Aquitain. D’une hauteur d’environ 100 m, d’une largeur à la base de 500m et de 2700m de long, la dune est en constante évolution, elle offre un panorama d’exception sur le Cap Ferret et le bassin d’Arcachon.
The sand dune of Plya is one of the natural wonders of the Aquitaine coast line. With a height of about 100 metres, a width at the bottom of 500 metres and 2700 metres long, the dune is in continuous movement, it provides an exceptional view of Cap Ferret and the area of the Bay of Arcachon.
Vous accéderez au sommet de cette montagne de sable fin par un escalier aménagé et contemplerez l’infinie étendue azurée de l’océan contrastant avec l’immense forêt de pins.
You get to the top of this mountain of sand by a constructed stairway and you contemplate the unbounded blue spread of the ocean contrasting with the huge pine forest.
Quittons-nous joyeusement en musique, tradition oblige, avec Yan Cozian, compositeur, instrumentiste du pays Gascon.
Let’s leave happily with music, as is the custom, with Yan Cozian, a composer and musician from the Gascon country.