À ce jour, au bout de 4 jours de manifestation, nous avons exactement 1525 voitures, ce qui représente en nombre de participants 2500 personnes. Ça arrive absolument de toute la France, des quatre coins de France mais aussi de toute l’Europe, puisqu’on a dénombré 15 nationalités différentes, des Anglais, des Hollandais, des Danois…
Objectif
Choisir le bon déterminant
L’usage des déterminants est important.
un – une – des
sont des articles indéfinis.
le – la – les
sont des articles définis.
du – de la – des
sont des articles partitifs : ils désignent une quantité non précisée.
Le rôle et l’emploi de ces déterminants est complexe, surtout par rapport à l’anglais. C’est très dommage que des étudiants, déjà parvenus à un bon niveau de connaissance en français, soient hésitants et commettent des erreurs sur ces points.
Dans les phrases suivantes, repérons les catégories de déterminants :
Vous ne le savez pas ? J’ai des chiens chez moi maintenant.
C’est indéfini. Le sujet de notre attention n’est pas défini pour tous les interlocuteurs.
J’ai des chiens qui ont le poil long.
Je donne une qualification, c’est vrai, mais pourtant j’emploie toujours l’article indéfini; le sujet de notre attention n’est pas défini pour tous les interlocuteurs.
J’ai des amis français qui sont très courtois.
J’emploie toujours l’article indéfini; le sujet de notre attention n’est pas défini pour tous les interlocuteurs.
Maintenant, c’est autre chose :
J’ai les chiens avec moi.
Ici j’utilise l’article défini. Je parle d’animaux connus, on ne peut pas se tromper; mon interlocuteur pourrait identifier précisément les chiens dont je parle. Les chiens, c’est-à-dire les miens, les nôtres, ceux de la maison, etc… vous savez de quels chiens il s’agit.
En règle générale, j’aime les chiens, pas les chats.
Ici j’utilise un article défini. C’est défini parce que c’est tous les chiens et tous les chats, l’espèce animale particulière, donc d’une certaine manière c’est défini.
Je préfère le chat au chien.
J’utilise un article défini. Cette phrase peut avoir deux références : soit le chat et le chien que nous connaissons, soit les chats en général et les chiens en général. Ça dépendra du contexte.
Je connais des Français qui sont très courtois.
J’utilise un article indéfini. Je n’exprime pas une globalité. Je connais un petit nombre de Français, quelques Français et ces Français-là précisément sont courtois.
J’ai vécu en France pendant dix ans et je connais les Français. Ils sont très courtois.
C’est défini parce que c’est général. C’est « la classe de tous les Français ». Donc c’est défini par rapport au reste de la population mondiale.
Les Français sont mes amis.
J’utilise un article défini. Soit je parle de tous les Français en général, soit on est dans un groupe constitué de diverses nationalités, et c’est les Français dans ce groupe que j’aime.
Vous remarquez que dans tous les cas qu’on vient de voir, on ne peut pas supprimer l’article.
1 Les articles définis (le, la, les)
Bien sûr, l’article défini s’utilise aussi pour s’exprimer avec précision, de manière définie :
J’habite le quartier le plus agréable de la ville.
Vous avez vu le dernier film de Luc Besson ?
Nous avons le choix entre deux films de deux réalisateurs différents. Besson, Jeunet ? Tu vas voir le film de Besson, et moi, celui de Jeunet.
Passe-moi le dossier qui est sur ta droite et le paquet de cigarettes qui est devant toi, s’il te plaît.
L’article défini peut même signifier aussi cela très précisément, à l’exclusion du reste :
J’ai rencontré l’homme de ma vie !
Il a rencontré la femme de sa vie !
Et on peut convenir que la généralité peut s’exprimer par l’article défini :
Les Anglais apprécient le thé.
Le sport est bénéfique pour la santé.
L’histoire ne se répète jamais.
Les bons comptes font les bons amis.
Le matin, j’aime le café au lait, l’après-midi, je préfère le café noir.
C’est la vie !
Je choisis toujours la facilité, je n’aime pas l’effort.
Vous voyez, on pourrait éventuellement ajouter à toutes ces phrases en général.
L’été, on prend le café sur la terrasse.
cela marque l’habitude, le fait généralisé.
2 Les articles indéfinis (un, une, des)
Avec les articles indéfinis on parle des choses sans qu’elles soient spécifiquement identifiées pour nos interlocuteurs.
Juste devant chez nous, il y a un immeuble horrible qui nous cache la vue.
Vous voyez, il s’agit d’une référence qui est bien réelle, mais ce n’est pas une référence précise à quelque chose que mon interlocuteur est capable d’identifier. C’est toujours le cas, même si je rajoute des détails.
Est-ce qu’il y a un vol régulier Paris-Dakar ?
J’ai un problème avec ma nouvelle voiture, elle refuse de démarrer.
J’ai vu un film de Truffaut hier soir.
Vous avez une chance de ne pas rater votre train si vous prenez un taxi pour aller à la gare.
Remarque
Les anglophones ont tendance à traduire ‘some’ par quelques. Or, quelques signifie « un petit nombre ». En français, ‘some’ se traduit plutôt par un indéfini.
Les anglophones vont peut-être dire, maladroitement :
J’ai mangé quelques frites à midi.
Les Français diront :
J’ai mangé des frites à midi.
Les anglophones ont tendance à dire :
Il y a quelques personnes qui préfèrent le train à l’avion.
ce qui serait possible dans un petit groupe, trois personnes sur dix, par exemple. Sinon, il faut dire :
Il y a des personnes qui préfèrent le train à l’avion.
3 Les partitifs (du, de la, des)
Les partitifs indiquent qu’on ne prend qu’une partie de l’objet, considéré dans sa globalité. Il s’agit d’une quantité non précisée.
Vous prendrez du café ?
Voulez-vous des renseignements ?
Dans ce cas, vous remarquez qu’on ne précise pas la quantité, une tasse, un pot de café, ni combien de renseignements.
Remarque
La question pourrait être :
Vous prendrez un café ?
Voulez-vous un renseignement ?
A ce moment-là, il s’agit d’une unité, d’une tasse de café. N’oubliez pas que un, une est aussi un chiffre. Vous commandez un ou deux, plusieurs cafés, des cafés.
Cela pousse parfois à jouer sur les mots pour faire de l’humour :
– Tu as un problème ?
ce qui est normalement compris comme un indéfini. Mais la réponse revient :
Non, je n’ai pas un problème.
ce qui constituerait une faute de syntaxe car on devrait dire « non, je n’ai pas de problème », sauf si l’on ajoute :
Non, je n’ai pas un problème, j’en ai deux, figure-toi : j’ai faim et j’ai perdu mon portefeuille, je ne peux même pas m’acheter un sandwich.
L’objet existant n’a pas besoin d’être un objet dans le sens physique. Par exemple, on utilise avoir de la chance. Ici, le sens est une partie de toute la chance possible :
Il y a de la violence dans ce film.
Remarquez la différence de signification entre :
Vous avez de la chance d’aller à la Sorbonne.
et
J’ai la chance de connaître le chef d’orchestre personnellement; c’est mon cousin.
Tu as une chance de ne pas rater ton train si tu prends un taxi pour aller à la gare.
4 La suppression des déterminants
C’est assez rare, beaucoup plus rare qu’en anglais par exemple, mais dans certains cas, on n’utilise pas d’article du tout devant un nom.
Dans l’expression de la quantité :
Il y a beaucoup d’idées intéressantes dans ce livre.
Donnez-moi un peu d’eau dans ce whisky, s’il vous plaît.
Dans des expressions :
avoir faim
avoir sommeil
avoir peur, soif, etc.
Dans des formules officielles, des annonces, des dictons :
Prière de ne pas fumer
Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Si le nom a une fonction d’apostrophe :
Approchez, jeune homme !
d’apposition :
Le lion, roi des animaux, inspire la crainte.
ou d’attribut du sujet :
Son père est pilote de ligne.
Dans les dictionnaires et dans les télégrammes pour économiser de la place :
Voix nf (nom féminin) : ensemble de sons émis par les êtres humains.
Les Exercices
1 Un exercice d’application
a) Donnez la forme correcte :
1) Paul est médecin à Marseille.
Paul est médecin à Marseille.
2) coeur est organe vital.
Le coeur est un organe vital.
3) Il est six heures, c’est fin de après-midi.
Il est six heures, c’est la fin de l’ après-midi.
4) J’ai acheté fruits différents au marché, pommes, prunes, poires.
J’ai acheté des fruits différents au marché, des pommes, des prunes, des poires.
5) Je n’apprécie pas trop romans de science fiction, je préfère livres d’histoire.
Je n’apprécie pas trop les romans de science fiction, je préfère les livres d’histoire.
6) climat tropical est climat chaud et humide.
Le climat tropical est un climat chaud et humide.
7) chose promise, chose due.
Chose promise, chose due.
8) Quand chat n’est pas là, souris dansent.
Quand le chat n’est pas là, les souris dansent.
9) Actuellement, j’ai ennuis de santé.
Actuellement, j’ai des ennuis de santé.
b) Choisissez les articles qui vous paraissent convenir.
Daniel entre dans gare de Lyon. Il cherche sortie voyageurs et station taxis. Enfin il trouve. Il y a peu taxis mais longue file attente. Il décide finalement de prendre bus. Mais c’est compliqué dans grande ville comme ville de Paris. gens sont pressés. circulation est dense. indications ne sont pas toujours claires. Il revient vers taxis. seule chose à faire c’est de prendre queue et d’attendre son tour.
Daniel entre dans la gare de Lyon. Il cherche la sortie des voyageurs et la station de taxis. Enfin il trouve. Il y a peu de taxis mais une longue file d’ attente. Il décide finalement de prendre un (ou le) bus. Mais c’est compliqué dans une grande ville comme la ville de Paris. Les gens sont pressés. La circulation est dense. Les indications ne sont pas toujours claires. Il revient vers les taxis. La seule chose à faire c’est de prendre la queue et d’attendre son tour.
c) Dans une famille française, le mari sort faire une promenade le dimanche matin. Il peut demander à sa femme :
Est-ce que je rapporte
…le pain ?
…un pain ?
…du pain ?
Les trois formes sont correctes mais ne désignent pas la même chose, pouvez-vous sentir les nuances ?
…le pain ?
le pain : ce qu’on a l’habitude de prendre comme pain dans cette famille.
…un pain ?
un pain : une baguette, une flûte, etc. une unité.
…du pain ?
du pain : de quantité et de forme variable. (Éventuellement, à ce moment-là, la femme va préciser exactement ce qu’elle veut, de combien de pains elle a besoin.)
2 Lecture
Victor Hugo, Préface de 1832 pour Le Dernier Jour d’un condamné.
Ceux qui jugent et qui condamnent disent que la peine de mort est nécessaire. D’abord, parce qu’il importe de retrancher de la communauté sociale un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. S’il ne s’agissait que de cela, la prison perpétuelle suffirait. À quoi bon la mort ? Vous objectez qu’on peut s’échapper d’une prison ? Il faut mieux garder les prisons alors. Si vous ne croyez pas à la solidité des barreaux de fer, comment osez-vous avoir des ménageries ?
Pas de bourreau où le geôlier suffit.
Mais, reprend-on, il faut que la société se venge, il faut que la société punisse. Ni l’un, ni l’autre. Se venger relève de l’individu, punir relève de Dieu.
C’est tout pour cette leçon. Si vous voulez passer à la prochaine maintenant, cliquez ci-dessous.