Donc que ce scandale ait éclaté là-bas, c’est bien pour notre sport parce qu’il va y avoir des modifications à ce niveau, ça va rendre le jugement, j’espère, plus clair, plus honnête. Et puis, et puis voilà, quoi. Mais bon, c’est vrai que, ça a pris quand même une ampleur plutôt dramatique alors que, finalement, si on regarde sur, on va dire, les 15 ans passés, il y a pas eu tant de scandales que ça il y en a eu quelques uns mais les champions, les meilleurs, ont toujours fini par s’imposer.
Objectif
Reconnaître les petits mots qui sont insérés dans les phrases sans avoir un sens véritable
Vous avez beau maîtriser la grammaire et la syntaxe, vous avez beau connaître une quantité appréciable de vocabulaire maintenant, vous avez peut-être encore des difficultés, n’est-ce pas, pour comprendre, non pas le français, mais les Français quand ils parlent.
Vous trouvez qu’ils parlent vite, qu’ils avalent la moitié des mots et qu’ils utilisent des expressions bizarres qui ne veulent rien dire ? Vous avez mille fois raison. Il faut tâcher d’y voir clair dans tout ça.
Aujourd’hui, nous allons procéder à un cours d’audition et de compréhension en plusieurs phases d’exercice pratique, à partir de plusieurs documents enregistrés sur le vif, dans la rue.
Le premier texte
Il s’agit de l’opinion d’un professeur de lycée sur l’usage de la drogue dans le domaine sportif.
Écoutez le texte en entier, sans pause, et résumez-en le contenu par écrit. Puis, écoutez le texte en faisant des pauses et des retours si besoin est.
Retranscrivez tous les mots que vous comprenez en laissant un espace libre pour les mots que vous ne comprenez pas :
Je pense que les gens sont… Non, je crois pas que les gens soient naïfs, sûrement, les gens se doutent bien que dans ces sports qui sont quand même extrêmement difficiles, dans la haute compétition, il y a pas mal de sportifs qui abusent de produits, quoi . Non, je pense pas que les gens soient très dupes, hein, je crois que le public quand même se rend compte, enfin peut-être pas au point… parce que là vraiment on est arrivé à un point où ces sportifs consomment des, des… un maximum de, de… de médicaments et de drogues, donc je crois que le public n’est pas dupe, donc je pense que les gens se rendent compte que le sport, enfin toutes ces compétitions sont un peu truquées, quoi, voyez ? »
Faites une pause avec votre lecteur audio et complétez les mots manquants dans votre propre texte.
– La vitesse est essentiellement un phénomène de contraction. Il y a devient ya par exemple.
– Souvent aussi les e ne sont pas prononcés.
– La prononciation claire et nette des voyelles joue un rôle capital. Ainsi, vous pouvez écouter attentivement la prononciation appuyée des voyelles dans les mots écrits en rouge.
Considérons les mots en vert. Tous ces petits mots, on pourrait les appeler parasites en considérant qu’ils brouillent votre compréhension. Leur présence n’ajoute pas vraiment de sens au discours. Ils sont employés pour capter la confiance de l’auditeur, et pour donner à la personne qui s’exprime spontanément le temps de réfléchir un peu.
Ces mots donnent l’apparence de liaisons logiques, comme donc, enfin mais la logique n’est pas leur vraie fonction. Leur rôle est de crédibiliser le discours.
Maintenant, réécoutez le texte pour en prendre conscience et répétez ce que vous entendez comme vous l’entendez, en imitant l’intonation et le rythme.
Le deuxième texte
Et maintenant, comparez ce premier texte avec les deux suivants, prononcés par un étudiant et une étudiante à propos de la loi sur la dépénalisation du cannabis en France.
« Ah non, je suis vraiment pas contre, ça m’arrive, mais ça
me fait pas un effet que j’apprécie trop sur moi et, comme j’ai arrêté de boire et que… bon … il y a des choses comme ça que… pour l’instant, c’est pas une période, mais… qui sait, hein ? Peut-être… Non, sinon je pense que… oui, je pense que c’est une bonne idée,quoi, je pense que ce serait bien. C’est pas un truc… c’est certainement beaucoup moins dangereux que l’alcool et autres choses qui sont complètement légales et… voilà, quoi. Après, la part des choses est facile à faire, quoi, voilà ! »
« Ben, je sais pas. Moi, je suis pas consommatrice. Je ne me suis jamais posé de questions vraiment à ce propos mais c’est sûr que c’est … oui, dépénaliser, déjà, ce serait bien, quoi, mais ensuite… voilà ! »
Comme vous le constatez, ces petits mots sont employés par les gens de tous âges.
Par ces mots, on vous demande régulièrement votre assentiment, comme pour vous demander, « vous êtes d’accord avec moi ? / c’est obligé, n’est-ce pas ? / vous me suivez ? / j’ai raison ? / vous ne pouvez pas me donner tort ».
Si vous les supprimez, le propos reste possible, mais il sera moins convaincant.
A l’écrit, on ne les utilise pas. Il faut des documents d’expression spontanée pour pouvoir les entendre.
Les Exercices
1 Un exercice d’application
Imaginez les mots parasites que vous pouvez employer avec les nuances suivantes :
Vous cherchez à organiser vos idées dans un raisonnement :
Donc… Enfin…
Vous êtes embarrassé ou vous avez besoin de réfléchir un petit peu :
Ben… Euh…
Vous indiquez que votre réponse est évidente :
…quoi …voilà
Vous aimeriez gagner au loto ?
Ben… oui, quoi.
Qu’est-ce que vous feriez avec l’argent ?
Ben… je sais pas, moi.
Vous sauriez pas quoi en faire ?
Euh… si, enfin, il faut que je réfléchisse, quoi… voilà.
Vous voulez plutôt dire que vous auriez une quantité innombrable de projets pour utiliser cet argent ?
Oui, voilà quoi, tout à fait, c’est plutôt ça, c’est sûr que …voilà.
Et votre priorité, ça serait quoi ?
Ben… j’ai besoin de changer de voiture, donc…
2 Une composition
Écrivez un dialogue en français sur le modèle suivant dans lequel vous utiliserez les petits mots parasites que nous venons d’examiner ensemble.
Exemple
Une conversation dans une file d’attente, à la poste…
Alain : Je vous demande pardon, mais, la queue c’est là-bas, hein.
Béatrice : Euh… c’est pas la peine de le prendre sur ce ton, enfin. Y’a vraiment des gens pressés dans la vie. Moi, j’ai tout le temps, moi.
Béatrice reste plantée devant Alain.
Alain : Dans ce cas-là, je vois pas où est le problème. Faites la queue comme tout le monde et puis c’est tout, quoi. Redonnez-moi ma place, c’est tout ce que je demande.
Béatrice : J’en ai pas pour longtemps, il me faut juste un timbre et c’est tout.
Alain : Bon, donc il y a un distributeur automatique. C’est encore plus rapide, voilà.
Béatrice : Oh ça va… ça va…
Lisez votre texte à voix haute en faisant varier les intonations.
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